Auteur : Matt Haig (anglais)Traduction par Françoise du Sorbier
Publié aux Éditions Albin MichelEn 2010
Genre : Fantastique
Pages : 410
Pourquoi ai-je lu ce livre ? Dans le cadre d'un Sisters in book et également d'un service presse. Je remercie d'ailleurs les Éditions Albin Michel pour l'envoi du livre !
Nombre d'étoiles :
Quatrième de couverture.
Ils n'ont qu'une addiction : le sang.Mais depuis plus de vingt ans, ils ont décidé de renoncer à leur péché mignon et de se désintoxiquer. Pas facile d'être un vampire urbain au XXIème siècle.Dans cette banlieue british tout ce qu'il y a de plus respectable, la famille Radley essaye désespérément de se comporter comme "des gens normaux".Mais des vampires de souche peuvent-ils définitivement refouler leurs désirs et leurs instincts ? Pas sûr...
Mon avis
Ma soeur, iwry, et moi avons décidé de nous fixer un rendez-vous mensuel sur nos blogs respectifs. Il s'agit pour chacune, une fois par mois, de choisir la lecture de l'autre.Ce nouveau rendez-vous s'appelle le Sisters in books ! Pour cette première fois, elle a choisi pour moi, dans mon énorme PAL, un livre qu'elle a aussi envie de lire mais dont elle voulait connaître mon avis avant, c'est ainsi que je chronique Les Radley de Matt Haig ce soir.Pour elle, j'ai choisi un de mes coups de coeur de l'année dernière, le premier tome des aventures de Sarah Dearly de Michelle Rowen.
Revenons-en à notre lecture du jour. Un roman sur les vampires, encore et toujours ! Mais cette fois, il n'est pas question de bit-lit mais d'un roman fantastique plutôt bien tourné qui m'a fait tout de suite penser à une sorte de Desperate Housewives au pays des crocs !
L'histoire est plutôt originale : une famille de vampires qui décide de vivre en "abstinents" et de ne plus du tout consommer de sang. Ils essaient de vivre en harmonie avec leurs voisins humains, dans un petit bled paumé en Angleterre.
Mais voilà, bien sûr le proverbe "vivons cachés, vivons heureux" ne se justifie pas toujours et ce d'autant plus si tous les membres de la famille ne sont pas au courant qu'ils sont des vampires et vont découvrir le nouveau monde dans lequel ils vivent de manière brutale.
De plus, quand l'oncle, Will Radley, grand consommateur de sang frais, s'en mêle, les ennuis de la famille Radley commencent seulement...
J'ai vraiment bien aimé la façon dont l'auteur amène l'histoire : au début, on ignore totalement que les Radley sont des vampires. On pourrait même croire qu'il s'agit d'une famille tout à fait banale, qui cache juste un lourd secret.
À ce propos, c'est un petit dommage que la quatrième de couverture divulgue la vérité sur la famille Radley : l'effet de surprise aurait été vraiment réussi sinon.
Ensuite, la mythologie vampire est pas mal exploitée, surtout à travers Le Manuel de l'abstinent dont des extraits sont disséminés dans le récit ainsi que le lexique en fin de tome qui reprend tous les termes appartenant au monde des vampires que les simples profanes que nous sommes ignorent (des notes de bas de page en plus, ça aurait été le must... histoire de ne pas devoir tourner les pages jusqu'à la fin à chaque fois... moi, une flemmarde ? Mais non, voyons !)
J'ai vraiment bien aimé les différences entre abstinents et consommateurs, le groupe de Sheridan qui "collabore" avec la police en établissant une liste de vampires intouchables,...
Sans être remplie d'action, l'histoire se tient et retient l'attention du lecteur qui prendra en sympathie les personnages et souhaitera toujours aller plus loin dans sa lecture afin de voir si le secret des Radley va éclater et chambouler tout le voisinage. Un voisinage, un peu à la Desperate, où tout le monde se connaît, où tout le monde fait bonne figure devant les voisins mais cancane par derrière.
Concernant les personnages, l'auteur nous en offre un bel échantillon.
Tout d'abord, la famille Radley :
Le père, Peter, qui nous fait une sorte de "crise de la quarantaine" et remet mentalement en question la décision de son épouse de vivre en abstinent et qui, la plupart du temps, se laisse engloutir par une routine dont il se contrefiche (métro, boulot, dodo).
La mère, Helen, qui décide de tout pour tout le monde, régit sa petite famille et souhaite que le secret reste secret le plus longtemps possible, même pour ses enfants. Elle s'interroge sur ses sentiments pour son mari et cache un autre secret encore plus terrible à tous ceux qu'elles aiment. Helen est une femme forte qui souhaite maintenir les apparences malgré une erreur de jeunesse qui risque de lui coûter cher...
Le fils, Rowan, introverti et tête à claques de son école. Rowan n'a pas conscience du pouvoir qu'il a en lui. Il est secrètement amoureux de la meilleure amie de sa soeur, Eva, et lit de la poésie.
La fille, Clara, plus cool que son frère. Elle s'est rapidement intégrée à son lycée. Elle est l'élément déclencheur de la catastrophe qui va ébranler le secret de la famille.
L'oncle, Will, grand consommateur de sang et assassin de jeunes donzelles sans protection. Will est une créature nuisible qui sème le trouble partout où il passe, n'hésitant pas à mettre en danger le bonheur de la famille de son frère Peter, dont il s'est pourtant occupé après la mort de leurs parents. Will ne pense qu'à lui, il vit en égoïste et représente vraiment le personnage détestable du roman.
Autour d'eux gravitent tout une série de personnages secondaires humains qui ont cependant leur importance et qu'il convient de ne pas négliger. Le couple voisin des Radley qui trouve cette famille très bizarre. Le papa de Eve, Jared, qui est anéanti après la disparition de son épouse et regarde les Radley d'un mauvais oeil.
Il y a aussi Alyson Glenny, cette inspectrice de l'unité spéciale qui colle au derrière de Will Radley depuis un moment déjà...
Au niveau de l'écriture et du style de l'auteur, je dois dire que j'ai été agréablement surprise. Matt Haig prend vraiment en contrepied tout ce que j'ai pu lire avant sur les vampires en présentant une famille qu'on pourrait croire normale et qui va se révéler petit à petit dans les chapitres.
Chapitres qui sont par ailleurs très courts, ce qui donne indubitablement envie au lecteur de lire encore et encore un chapitre, à ne plus vouloir arrêter de lire jusqu'à la fin ! De plus, ces courts chapitres amènent une dynamique rythmée au livre dont le récit se passe sur 3 jours.
Le style est simple, sans fioritures, avec un vocabulaire propre au récit qui renforce la mythologie vampire présentée.
En conclusion, j'ai beaucoup aimé Les Radley de Matt Haig, qui présente dans ce roman une nouvelle façon de voir les vampires, dans une petite bourgade où on ne les attend pas forcément.
À défaut de grande action quasiment dans tout le récit, on notera cependant que le lecteur sera captivé par cette famille et la découverte (ou pas) de son terrible secret et des choix que ces derniers vont faire.
L'histoire familiale qui comporte également son lot de surprise ajoutera un petit côté drama des séries comme Desperate Housewives non négligeable ! À lire !
Ce que je retiens de ma lecture :
- Le Plus ? Un récit captivant malgré le manque d'action et une façon de présenter les vampires originale.
- Le Moins ? La quatrième de couverture qui en dévoile de trop et spoile lourdement le lecteur sur la nature des Radley alors que celle-ci ne se devine pas dans les premières pages du roman.
- La note ? 9/10
Sur Livraddict, ilnyak1pas et scor13 ont également donné leur avis, positif également ! D'autres à venir sur la page bibliomania du livre :
Vous retrouverez l'avis de ma soeur sur Sarah Dearly, tome 1 sur son blog : Twilight-Belgium.