MER INDIENNE
A Khal Torabully.
A droite, en bas, au flanc de l’Afrique, il y a
des îles qui veulent d’échapper, s’enfuir
(mais n’est-ce pas là la vocation de toute île ?) ;
des archipels ne résistant pas à l’appel
de l’Asie, vers laquelle ils se voudraient
des ponts ;
des terres émiettées, seules avec
l’océan
qui cherchent à l’enjamber, à s’amarrer
ailleurs.
Des fragments en dérive qui ont accueilli
tous les vents et brassé, croisé tous les patchworks ;
des caillots sangs-mêlés
où s’emmêlent sans mal
provenances, horizons, dans leur commune
mue ;
des points qui magnétisent les points cardinaux
comme autant de nombrils vomis par la marée.
Tout un monde qui ne peut être qu’à cheval
et en tension vers
les lointains devenirs !