À partir des années 1750-1760, des courants contraires tempèrent cet engouement. C’est notamment le “néobaroque” sous l’influence des artistes italiens tels que le Bernin. En 1765 Fragonard peint “Le grand prêtre Corésus se sacrifie pour sauver Callirhoé” morceau qui semble tiré d’un opéra baroque. Le “néomaniérisme” qui s’inspire aussi des peintres de la Renaissance s’éloigne de la froideur antique pour donner plus de vie et de chaleur. Autre courant des années 1760 - 1770, le “sublime” réagit à l’impassibilité du style antique par une esthétique du terrible, du vertige, de la démesure. “Le cauchemar” d’Henri Fuseli fit sensation en 1782 on y voit une jeune fille virginale en proie à un démon qui trouble le sommeil des femmes. Les critiques de l’époque avaient été scandalisés par les sous-entendus sexuels de l’oeuvre.
Le dernier quart du siècle voit s’affirmer un langage plus universel. C’est d’abord la célébration des “grands hommes”, que Voltaire différencie des héros guerriers. L’art se lance aussi dans l’apologie de la vertu à l’image du célèbre “Serment des Horaces” peint par David en 1784. La dernière partie de l’exposition est consacrée au “corps magnifié”. En 1755, Joachim Winckelmann, historien de l’art et archéologue, recommandait aux artistes de son temps d’imiter chez les Grecs leur « noble simplicité et calme grandeur » dans la représentation du corps humain. Cette “Psyché abandonnée” de David est d’ailleurs le thème d’une des affiches de l’exposition.
Exposition à voir jusqu’au 14 février 2011 dans le hall Napoléon, sous la pyramide