Bien le bonsoir tout le monde
Alors que la nouvelle année s’ébroue gentiment et que l’hiver sévit méchamment, le corps humain a trois besoins impérieux. Oui, trois. C’est là une réalité à la fois médicale et statistique, qui a fait l’objet de maintes publications dans des revues indiscutables telles que le Chasseur Français, TGV Magazine ou le Petit Berrichon.
Le corps humain donc, début janvier, il veut du fer, de l’amour et des chatouilles. Nos organismes, voyez-vous, sont des machines complexes mais délicates, qu’il faut soigner aux petits oignons. Comment leur procurer fer, amour et papouille, me direz-vous? Ben, en leur servant des lentilles, la seule légumineuse au monde susceptible de combler ces trois aspirations métaboliques autant que saisonnières. Ce qui tombe plutôt bien. Car voilà une salade de lentilles au haddock, cerfeuil et raifort. Quel hasard formidable! Pinch me, i’m dreaming.
(A-t-on déjà vu préambule à ce point niais?)
Pour réaliser la chose, il nous faut un bon morceau de haddock, qui est donc le nom de l’aiglefin quand il est fumé et donc prêt à la mastication. Il nous faut aussi 50 grammes de lentilles vertes par bouche à nourrir, un bouquet garni, un demi-bouquet de cerfeuil, une branche d’oignon frais, une grosse carotte, du raifort râpé en pâte, de la crème fraîche et c’est à peu près tout.
Rincez les lentilles et balancez-les dans un faitout avec deux fois leurs poids en eau. Ajoutez le bouquet garni et la carotte taillée en brunoise (soit en micro dés). Laissez glouglouter 20-25 minutes, jusqu’à ce que la lentille s’attendrisse mais ne s’effondre guère.
Pour la vinaigrette enfin, touillez jusqu’à émulsion satinée et corsée une cuillère à soupe de crème fraîche, trois cuillères à soupe d’huile d’olive, une cuillère à soupe de vinaigre de Xérès et une cuillère à café de raifort. Dans cet ordre ou pas. Assaisonnez avec ferveur. Goûtez. Rectifiez. Regoûtez, etc.
Egouttez les lentilles, virez le bouquet garni, laissez tiédir, puis mélangez le tout dans un saladier, après avoir débouché La Bégou 2009 de Maxime Magnon, un blanc des Corbières racé et formidable, au bouquet explosif et à la chair fraîche, qu’on adorerait même se noyer dedans la cuve.
Amour et papouilles