L'attentat porte apparemment la griffe d'Al-Qaïda, mais aussi, vraisemblablement, celle d'un relatif amateurisme. Le communiqué officiel du ministère de la Sécurité est laconique.
« Vers 18h00 (locales et GMT), ce mercredi, un individu de nationalité étrangère a fait exploser une bonbonne de gaz devant l'ambassade de France à Bamako, faisant deux blessés légers parmi les passants. […] L'individu, également armé d'un pistolet, n'a pas pu faire usage de son arme. » Peu avant, une source sécuritaire malienne avait pourtant affirmé qu'il avait ouvert le feu contre le portail de l'ambassade.
Maîtrisé par les forces de sécurité et interrogé par la brigade anticriminalité de Bamako, l'homme – de nationalité tunisienne – s'est revendiqué d'Al-Qaïda, selon une source policière. Qui indique également que le terroriste (présumé) viendrait tout droit d'une katiba (camp de djihadistes) saharienne.
"Enquête en cours"
À Paris, le ministère français des Affaires étrangères ne présentait pas le même bilan de l'attaque que les services maliens. « Il y a eu une explosion qui n'était pas accidentelle devant l'ambassade de France qui a fait un blessé très léger, de nationalité malienne, parmi son personnel », a déclaré la porte-parole adjointe du ministère, Christine Fages, sans plus de détails. « Une enquête est en cours », a-t-elle ajouté, sans expliquer si l'explosion pouvait avoir un lien avec l'affaire des sept otages (cinq Français, un Malgache et un Togolais) retenus dans le Nord-Est du Mali par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), après avoir été enlevés à Arlit, le 16 septembre dernier. À Bamako, le lycée français a annoncé mercredi soir qu'il serait fermé jeudi, selon un avis reçu par des parents d'élèves.
Ce n'est pas la première fois qu'une ambassade française est visée, même si l'attaque de Bamako ne ressemble pas à un attentat suicide. En août 2009, à Nouakchott, c'est un vrai kamikaze de nationalité mauritanienne qui avait atteint l'ambassade de France, blessant légèrement deux gendarmes français et une Mauritanienne. Aqmi avait revendiqué l'attentat, puis avait de nouveau désigné la France comme cible après l'opération franco-mauritanienne du 22 juillet 2010 contre une base des djihadistes au Mali, dont le but était de libérer l'otage français, Michel Germaneau, 78 ans, qu'Aqmi avait ensuite annoncé avoir tué. (Avec AFP)