Un moment déjà qu’on entend parler du "name dropping" sans trop savoir
ce que c’est. Ce sport consiste à placer des noms célèbres dans la conversation en prenant soin – c'est tout l'art – que l'interlocuteur les connaisse. Ne vous fatiguez pas à parler du contrôleur
SNCF à votre soirée au Flore avec Jeff Koons. Racontez-lui plutôt vos vacances à Palavas-les-Flots avec Bernard Thibault. But du jeu : épater la galerie, prouver qu'on est
quelqu’un de réinvitable.
Eh oui ! Ne pas compter parmi ses proches au moins un people, ça le fait moyen! Mais attention, suffit pas d’ effleurer la clavicule d’Emma de Caunes dans les toilettes du Baron. Il
faut pouvoir aussi lui claquer la bise et la tutoyer.
Les écrivains donnent l'exemple : Charles Dantzig, Michel Houellebecq,
Frédéric Begbeider parsèment leurs écrits de noms connus. Idem pour les chanteurs (Vincent Delerm, avec «Fanny Ardant et moi») et pour les cinéastes, qui s'offrent au générique des
personnalités réelles (Lionel Jospin jouant son propre rôle dans «Le nom des gens»).
Le name dropping est ultra-tendance. Il faut s’ y mettre. Jouons le jeu. Comme me le disait hier au téléphone ce cher Barack : "Soyons créatifs, que diable !"