Une fois n’est pas coutume, les pipelettes pour la nouvelle année changent de ton et délaissent leur pipelèterie pour une parenthèse esthétique.
Place à la danse contemporaine, à la puissance dionysiaque de ce langage où se mêlent plaisir des sens, force des émotions, poésie des corps, ivresse de la musique, méditation.
Voici quelques clés pour comprendre cette allégorie des rapports humains :
Petit à petit, les danseuses sortent de leur bulle, leur conscience s’éveille au monde et à l’autre. On assiste au choc de la rencontre, à l’affrontement, à l’expérience de fusion, puis à l’inéluctable séparation…
En quelque sorte, un schéma de la Saint-Sylvestre propre à l’homo festivus.
Ce soir, après de longs préparatifs vestimentaires et gastronomiques, nous sortirons nous aussi de notre bulle pour partager avec l’Autre. Nous trinquerons toute la soirée à l’entente sociale. En apothéose, à minuit moins une, le décompte commencera : nous délaisserons dispute conjugale, animosité entre germains, basse concurrence, et… coup de baguette magique, à minuit sonné, le temps d’un baiser ponctuel sous le gui, les gens s’aimeront, les familles se réconcilieront, Liliane et Françoise effaceront pour de bon leur hache de guerre, etc, etc. Miracle.
À minuit cinq, tout rentrera dans l’ordre, et l’individu sera rendu à l’individualisme.
Bonne année !