ALGERIE; Qui jette de l’huile sur le feu?

Publié le 06 janvier 2011 par Amroune Layachi

C’EST LE BOUILLONNEMENT SUR LE FRONT SOCIALQui jette de l’huile sur le feu?

«C’est inadmissible, décourageant et révoltant. Vendre le sucre à 150 dinars est une insulte pour le peuple.»

Les dernières augmentations faramineuses des prix des produits de première nécessité ont fait sortir les gens dans la rue. Cette fois, c’est dans la wilaya paisible de Tipasa que les citoyens se sont soulevés contre cette flambée injustifiée des prix des produits alimentaires notamment. Des centaines de jeunes des cités des Orangers et Ali-Amar sur les hauteurs de la ville de Fouka ont investi la rue durant l’après-midi de lundi dernier pour manifester leur colère contre cette situation qui empoisonne leur quotidien. Ils ont procédé au blocage de la route à l’aide de pierres, de barres de fer, de troncs d’arbre et de pneus brûlés et autres objets hétéroclites. Une action similaire s’est déroulée, à Staouéli, à Alger, pour les mêmes motifs. Le risque de voir la situation s’embraser n’est pas exclu. A qui profite alors le crime?

Le sucre, qui est un produit vital se vend à 150 dinars au grand désespoir des citoyens qui voient leur pouvoir d’achat se dégrader de jour en jour. Les prix de l’huile ont atteint 160 dinars le litre.

Les familles algériennes sont perplexes devant cet état de fait. «C’est inadmissible, décourageant et révoltant. Vendre le sucre à 150 dinars est une insulte pour le peuple. On ne peut plus supporter cette situation», estime un citoyen. Les pères de famille ne peuvent plus se permettre une virée en compagnie de leur progéniture. «C’est vraiment choquant, on ne peut pas subvenir à nos moindres besoins. Comment peut-on admettre que le sucre soit vendu à 150 dinars le kilo?» se demande un père de famille, dépité, comme cette élue qui ne peut exprimer sa colère devant le fait qu’elle siège à l’APN rien que pour lever le bras. Les responsables expliquent que ces augmentations sont dues à la flambée des prix sur le marché international.Mais les citoyens se demandent pourquoi on n’annonce pas de baisse sur le marché national lorsqu’il en est de même au niveau du marché international et pourquoi ce n’est qu’en Algérie que les prix des produits alimentaires augmentent de 100% dans un temps record. «Avec les prix actuels sur le marché et les salaires dérisoires qu’on touche, on est menacés dans notre existence», soutient un autre père de famille.Ainsi, le pays traverse une situation difficile sur tous les plans aussi bien social, économique que politique, les conditions ne sont pas reluisantes. Et c’est là l’avis de tout le monde: citoyens, syndicalistes, politiques, universitaires, analystes, observateurs et même point de vue des officiels. Le tableau est sombre. Il est noir. Voilà quelques ingrédients d’une explosion sociale.Les produits de première nécessité atteignent des prix vertigineux, les partis politiques et la société civile sont démissionnaires, les pouvoirs publics laissent faire, le champ médiatique est verrouillé...Un véritable bouillonnement social prélude à l’embrasement. Pour les Algériens, tous ces facteurs augurent de quelque chose de grave. Et octobre 1988 est convoqué par les mémoires, surtout que tout est manigancé. Et le remède?La sonnette d’alarme est tirée. Que chacun assume ses responsabilités.Karim AIMEUR Partager : J'aime1