C'est un poète, un fou, un vagabond,
Qui voit dans les airs, le champ libre,
De vivre autonome, enfin pour de bon,
Là-haut dans le ciel, en bel équilibre.
Puis choir lentement, bien qu'encore endormi.
Et là, dans un céleste coup d'aile,
Comme à lui seul, ça soit donné et permit
A ce Martinet, de descendre en rappel.
Faut voir cet éphémère, ce divin compagnon,
Ce voyageur ailé, si plaisant et mignon,
Me saisir l'épaule, quand vient l'automne
Et me ravir soudain, d'un air qu'il entonne.
C'est un lied oublié à présent, semble t-'il,
Un « vent d'est » survenu, tout en mélodie
Joué longuement au piano, dans si mineur
Sortir par son bec, égayer mon humeur.
C'est un chant inouï, qui m'enivre l'esprit
Qui fait s'envoler avant-hier, l'oiseau prit
D'une cage fictive, fait d'or et d'argent
A seul fin je le crains, de rendre indigent.
C'est un poète, un fou, donc un vagabond,
Qui à besoin je crois, de rêver pour de bon.
« Lied. D. 720 .de Frantz-Schubert »