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La publicité: proxénétisme et ghettoïsation de la jeunesse et méthode d'évasion fiscale.
Publié le 06 janvier 2011 par PlusnetPas une journée ne passe sans que l'on soit sollicité pour acheter tel ou tel produit. Le plus souvent, c'est par le biais de la télévision. Données intéressantes, nos jeunes enfants regardent la télévision entre 2 et 3 heures par jours. À l'âge de 6 mois, un enfant sait déjà distinguer une marque d'une autre, alors qu'il faudra attendre l'âge de 6 ans avant qu'il ne fasse la distinction entre le programme normal et les pauses publicitaires. Deux ans de plus, soit à l'âge de 8 ans, sont nécessaires avant que l’enfant ne réalise que ce qu'il voit dans une publicité n'est peut-être pas la réalité. Si on prend en considération que les jeunes sont les consommateurs de demain et qu'ils ont une grande influence sur ce que les parents achètent, on comprend que les publicitaires veulent faire des jeunes leur cheval de bataille. En allant dans ce sens, Une directrice du marketing de Coca-Cola avait affirmé que « viser les jeunes, c’est assurer l’avenir de la marque ».
La publicité chez les jeunes enfants est très fréquente même s'il existe des lois pour empêcher ce genre de pratiques. On utilise souvent les jeunes pour animer une publicité, ce qui la rend plus sympathique, par contre, le but ultime est d'utiliser l'annonce pour vendre aux jeunes. Pour tenter les jeunes à la surconsommation, on tente de les classer, de créer un esprit de groupe par rapport à ce qu'ils consomment. En autre, on constate ce processus par l'habillement : certains jeunes s'achètent du linge de marque, souvent pas abordable, simplement pour être identifié à un style, un groupe ou même directement à la marque elle-même. Mais ce processus de classement des enfants commence bien avant qu'ils puissent eux-même s'acheter ce qu'ils veulent.
Par exemple, le jeu en ligne sur internet "ClubPenguin", se présente comme un site internet gratuit, offrant des jeux en ligne éducatifs pour les jeunes. Par contre, si le jeune veut avoir un habillement "COOL" ou s'il veut participer à des activités spéciales, il doit payer son abonnement VIP à tous les mois. Ainsi, vous avez une dichotomie entre les enfants "VIP", mieux nantis, qui font parti d'une classe de privilégié, ainsi qu'une classe défavorisée, qui ne peut participer aux activités spéciales, ni avoir l'air "COOL". On forme déjà le sentiment de hiérarchie selon la situation financière de tous: les COOL qui peuvent d’avantage échanger avec les autres, et les exclus, qui doivent passivement attendre les autres en retrait.
Les magazines pour les jeunes filles et les adolescents sont également très révélateurs. On tente d'y uniformiser la jeunesse avec des titres comme "Ce que les garçons recherchent chez une fille" ou "10 trucs pour avoir l'air COOL". Jamais on ne dit que ce qui est important, ce n'est pas de savoir ce que les autres veulent, mais ce que TOI tu veux. Jamais on ne fait mention que la mode est passagère et que ce qui est cool aujourd'hui ne le sera pas demain. Jamais on ne leur dit que ce qui est le plus important, c'est de se connaître sois-même, de savoir ce qu'on veut et ce qu'on aime. On ne fait pas la promotion du développement personnel de l'individu, on fait la promotion de la dépendance, de la soumission et du proxénétisme. Comme si la vie se résumait à faire ce que les autres veulent qu'on devienne : la publicité vénère la soumission et l'uniformisation de la société.
Si autrefois l'école servait de refuge anti-publicitaire, ce n'est plus le cas aujourd'hui. Avec le financement toujours plus bas du système d'éducation, nos commissions scolaires n'ont eux d'autres choix que d'introduire les commandites et les publicités dans l'enceinte des écoles. Il n'est pas rare maintenant de constater la présence de campagnes publicitaires dans les écoles et malheureusement, la plupart du temps, il s'agit de publicités faisant la promotion de la mal-bouffe, de la soumission des filles et des femmes ou de l'endoctrinement et l'uniformisation de la jeunesse. On considère que la publicité dans les médias d'informations tue la libre expression puisqu'un média ne publiera pas un article qui va à l'encontre de son plus grand commanditaire. Dans cette mouvance, on pourrait probablement affirmer que la publicité dans nos écoles tue l'éducation sociale.
On veut mouler la jeunesse pour qu'elle s'enchaîne elle-même et se force au sur-travaille toute sa vie, pour payer des marchandises qu'elle n'a même pas besoins. Cette tactique doit bien fonctionner, car les budgets offerts pour le marketing et la promotion ne cessent d'augmenter depuis plusieurs années. Le budget publicitaire mondial est aujourd'hui estimé à environ 800 milliards. Avec cette somme, on pourrait offrir de l’eau potable et de l’électricité à l’ensemble de la population mondiale. Pourquoi donc dépenser tant pour la promotion? Pour attirer de nouveaux consommateurs bien entendu, mais surtout pour éviter l'impôt. Vaut mieux "investir" en publicité qui vous attirera une plus grande clientèle que de donner une partie de vos profits à l'impôt, non? La publicité est non seulement un moyen d'assurer la surconsommation des masses, l'uniformisation et la soumission des jeunes, mais elle sert également d'échappatoire à l'impôt et d'évasion fiscale légalisée.
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