Posté par lediazec le 6 janvier 2011
J'aime ces envolées présidentielles d'où l'amphigourique est exclu. Simple, direct et tordu, tel il s'aime, tel on le vénère, comme le proclame, à rate dilatée, Luc Chatel, le très bien lécheur ministre de l'éducation nationale.
Depuis un petit moment, sentant le chaud lui brûler le cul, El Mínimo fait dans la reculade. Ou fait semblant d'ainsi faire. Après avoir alimenté dans une surenchère frontiste, des débats plus que douteux, comme l'identité nationale, la burqa, la délinquance et le tu vas voir ce que tu vas voir, avec l'arsenal des formules qui n'ont rien à envier à celles de certains idéologues fascistes, le voici opérant un virage de loup déguisé pour bien aiguiser la lame qu'il a envie de nous planter dans le dos, pas plus tard qu'en 2012.
Dans cette perspective, bien ancrée dans son esprit, il se met à jouer l'homme responsable, le chef soucieux n'ayant d'autre souci que celui de la France, de sa grandeur et des citoyens qu'il a la charge de gouverner. Aussi exhorte-t-il son équipe à ne pas dévier d'un pouce de l'objet même de la vente : « Le service des Français continuera d'être tout au long de cette année, votre seule, votre unique préoccupation. Les ministres ont une tâche à accomplir. Ils ne doivent s'en laisser détourner ni en anticipant des échéances électorales encore lointaines, ni en participant à des polémiques qui pourraient donner aux Français le sentiment de faire passer le souci d'un avenir personnel avant celui de l'intérêt général ».
Pour faire avaler la pilule à des français crédules et apeurés par la crise qui se propage et que les propagandistes de la peur ont pour mission de marteler dans les esprits, El Mínimo balance son blues des temps difficiles, préparant son équipe à argumenter le bon refrain : « l'environnement international lourd de menaces » pour ce qui concerne la politique extérieure et ses probables mauvaises répercussions à l'intérieur, cassage de gueule des marchés financiers, quelques interlopes banquières, des patrons récalcitrants, rien que du solide pour instiller la sinistrose. Côté politique intérieure, on mise sur le boulot qu'il reste à faire pour « réparer les injustices, réduire les inégalités, faire reculer la violence, faire respecter nos valeurs républicaines, renforcer la compétitivité de notre économie qui nous protégera des délocalisations… »
On ajoute une touche d'emploi pour la jeunesse, un zeste de réforme fiscale (quel bijou cette réforme !) et l'introduction des jurys populaires dans l'application des peines et, quoi encore ?… Ah, oui, le désendettement ! Important, le désendettement : qui paye ses dettes s'enrichit !
Voilà la feuille de route de l'année 2011 pour le gouvernement : on ne parle pas campagne électorale, on la met en pratique !
Aujourd'hui, c'est au tour des partenaires sociaux de se rendre à l'Elysée pour les bienséants voeux de bonne année. La CGT a refusé de « participer à cette mascarade ».