Les lycéens tunisiens rejoignent le mouvement de contestation !

Publié le 05 janvier 2011 par Mcetv

Des centaines de lycéens ont manifesté hier dans les rues de Thala, une localité du centre-ouest de la Tunisie. Près de 300 jeunes s’était déjà rassemblés la veille pour dénoncer le chômage grandissant et la dégradation de leurs conditions de vie

Les causes du conflit

Depuis presque 1 mois, plusieurs mouvements sociaux traversent la Tunisie. C’est le geste désespéré de Mohammed Bouazizi, 26 ans, qui a mis le feu aux poudres. Le 17 décembre dernier, le jeune diplômé, vendeur ambulant de fruits et légumes, s’était immolé dans les rues de Sidi Bouzid, une ville du centre-ouest du pays. La raison de cet acte : la police venait de lui confisquer sa marchandise qu’il vendait sans permis. Grièvement brulé, Mohammed est décédé hier à l’hôpital de Ben Arous.

Le 22 décembre, toujours à Sidi Bouzid , Houcine Néji s’est tué en montant sur un pylône électrique pour dénoncer le chômage. Ces actes de détresse ont largement touché la jeunesse tunisienne et marque le point de départ de l’expression d’un mécontentement générale, alimenté par le chômage, une vie chère et un sentiment d’abandon de la part du gouvernement.

Heurts avec la police

Impliqué par ces difficultés et à peine rentrés de vacances, les lycéens de différentes villes (Tunis, Sidi Bouzid, Sfax, Bizerte, Grombalia, Jbeniana, Sousse) ont répondu favorablement aux messages de mobilisation circulant sur les réseaux sociaux et rejoignent les chômeurs.

Les jeunes manifestants ont du faire face aux matraques et au gaz lacrymogènes des forces de l’ordre appuyés par des renforts venus de régions voisines.

Le gouvernement réagit

Après un mutisme largement critiqué, le président du pays, Zine el Abidine Ben Ali, au pouvoir depuis 23 ans, a destitué le gouverneur de Sidi Bouzid et a annoncé des mesures « urgentes » pour la création d’emplois et le lancement d’un projet d’une valeur de 15 millions de dinars, soit 7,8 millions d’euros. Des initiatives qui ne semblent pas apaiser les foules, les avocats entrent dans la danse et appellent à la grève générale le 6 janvier prochain afin de dénoncer l’attitude des autorités et de soutenir les jeunes.

Ludivine Lopez