Je ne parle pas de la température, les Caraïbes, c’est les Caraïbes… Je parle plutôt de ce à quoi je faisais référence dans mon dernier billet. La crise politique chauffe la place. On s’attend à ce que la mission de l’OEA donne son rapport d’ici vendredi, ce qui permettrait de confirmer de manière définitive les résultats du premier tour. Autre brûleur sous la marmite, plusieurs demandent le départ de Préval pour le 7 février, comme prévu à la constitution. Dans les faits, le gouvernement a entériné les textes législatifs nécessaires à ce que Préval reste en poste jusqu’au mois de mai. Ces textes ont été mis en forme dans les mois qui ont suivi le tremblement de terre et devaient éviter que le pays se retrouve sans ‘tête’ dans le contexte où les élections ne pouvaient être organisées dans les délais prévus pas la constitution. Les élections ont effectivement eu lieu dans le délai prévu, mais pour la forme… L’enjeu est que le deuxième tour ne pourra avoir lieu avant février et l’installation d’un nouveau gouvernement avant la fin du mois de mars. Malgré tout, ils sont plusieurs à exiger le départ de Préval le 7 février, Martelly entre autres. Le dernier brûleur sous la marmite est la sortie de madame Manigat contre les organisations internationales et les ONG. Elle frappe dans les dents. On peut comprendre que politiquement il est facile et payant de surfer sur l’anti-ONGisme ambiant, mais elle est allée un peu plus loin hier en visant les ‘personnes’ qui travaillent au sein de ces organisations. Faisant référence à nos conditions de revenues (salaire, per-diem, primes de sécurité, …), elle se demandait quel était notre intérêt réel. Il y a ici un questionnement (nécessaire selon moi) concernent le fonctionnement et l’impact des organisations d’aide ou de développement qui sont installées. Le problème est davantage criant depuis le 12 janvier dernier, le silence des près de 10 000 organisations présentes seraient de plus en plus assourdissant : Moins de 500 d’entre-elles transmettraient à l’État haïtien les informations relatives à leurs activités malgré les demandes répétées de ce dernier. On se questionne donc ‘formellement’ sur cet apport que plusieurs n’hésitent pas à définir comme une perte pour le pays. L’exemple le plus souvent cité est cette fuite massive des cerveaux (ceux du public comme ceux du privé) vers les ONG et leurs conditions salariales plus avantageuses. On suit la suite ...