Kim Jee-Woon est un cinéaste plein de surprises. Western cartoonesque (Le bon, la brute et le cinglé), policier stylisé (A bittersweet life) et yurei eiga (film de fantômes japonais) ici avec ses 2 Sœurs harcelées par une méchante marâtre et des apparitions étranges au sein d'une maison flippante, il s’attèle à tous les genres, avec toujours le même soin porté au détail, à l’atmosphère, à la mise en scène toute en démesure et singularité. Sa patte est reconnaissable d’emblée: le ton poétique, l’implicite en spectre, la violence en exutoire. Pourtant, cette incursion en territoire mi-fantastique mi-horrifique n’est pas aussi vitaminée que l’ensemble de son œuvre, et ronronne quelque peu quand on y attendait plus de poigne et de brutalité. De la colère, il y en a des tonnes, tapie derrière les apparences duveteuses de l’ensemble: des reproches et de la culpabilité, autant de vrais fantômes qui viennent harceler les vivants. Mais, au-delà des quelques fulgurances traumatisantes parsemées par-ci par là (une main sur une porte, une petite fille sous un évier), les personnages (l’héroïne interprétée par Im Soo-Jung notamment), les décors (et cette demeure lugubre, isolée) et l’intrigue demeurent figés, à l’unisson, dans une sorte de cauchemar grandeur nature, à l’esthétisation pénalisante, annihilatrice des émotions. Perdu dans une complexité qui ne sert à rien (sinon à semer confusion et malaise), Jee-Woon finit par lasser en chemin et n’étreint ses thématiques, et le cœur du sujet, que trop tard ! C’est lorsqu’il serait temps d’étudier en profondeur des sujets aussi intéressants que le deuil, le pardon et le déni, qu’il clôture à la va vite son long métrage, laissant derrière lui l’arrière goût amer de l’inachevé. Il passe ainsi complètement à côté des multiples facettes d’un scénario, qui à trop démultiplier le mystère, perd l’essentiel de sa force.
Kim Jee-Woon est un cinéaste plein de surprises. Western cartoonesque (Le bon, la brute et le cinglé), policier stylisé (A bittersweet life) et yurei eiga (film de fantômes japonais) ici avec ses 2 Sœurs harcelées par une méchante marâtre et des apparitions étranges au sein d'une maison flippante, il s’attèle à tous les genres, avec toujours le même soin porté au détail, à l’atmosphère, à la mise en scène toute en démesure et singularité. Sa patte est reconnaissable d’emblée: le ton poétique, l’implicite en spectre, la violence en exutoire. Pourtant, cette incursion en territoire mi-fantastique mi-horrifique n’est pas aussi vitaminée que l’ensemble de son œuvre, et ronronne quelque peu quand on y attendait plus de poigne et de brutalité. De la colère, il y en a des tonnes, tapie derrière les apparences duveteuses de l’ensemble: des reproches et de la culpabilité, autant de vrais fantômes qui viennent harceler les vivants. Mais, au-delà des quelques fulgurances traumatisantes parsemées par-ci par là (une main sur une porte, une petite fille sous un évier), les personnages (l’héroïne interprétée par Im Soo-Jung notamment), les décors (et cette demeure lugubre, isolée) et l’intrigue demeurent figés, à l’unisson, dans une sorte de cauchemar grandeur nature, à l’esthétisation pénalisante, annihilatrice des émotions. Perdu dans une complexité qui ne sert à rien (sinon à semer confusion et malaise), Jee-Woon finit par lasser en chemin et n’étreint ses thématiques, et le cœur du sujet, que trop tard ! C’est lorsqu’il serait temps d’étudier en profondeur des sujets aussi intéressants que le deuil, le pardon et le déni, qu’il clôture à la va vite son long métrage, laissant derrière lui l’arrière goût amer de l’inachevé. Il passe ainsi complètement à côté des multiples facettes d’un scénario, qui à trop démultiplier le mystère, perd l’essentiel de sa force.