Le top 10 6VB: La saison 2010 en 10 jeux

Le rideau vient de tomber sur une autre saison de football. Une saison remplie de surprises, de déceptions, de joueurs sortis de nulle part qui dominent et de d’autres qui sombrent rapidement dans l’oubli. Bref, une saison typique de la NFL!
Avant de se tourner résolument vers les séries, c’est le temps de jeter un dernier regard sur cette saison 2010. Voici donc 10 jeux qui ont marqué l’année sur la planète NFL. Attention, ce ne sont pas nécessairement les plus beaux jeux ou les plus spectaculaires, mais plutôt ceux qui ont défini la saison. Et parce que je suis quelqu’un de fondamentalement positif, je ne dirai pas un mot sur la NFC Ouest!
10 ) Effondrements à New York : Au moment des bilans de mi-saison, la perspective d’un Super Bowl tout New Yorkais semblait réaliste. Les Jets avaient battus les Patriots à la semaine 2 et semblaient solides alors que les Giants avaient des airs des champions du Super Bowl 2008. Oh que ça a changé… Les Jets ont trébuché, mangeant une douloureuse volée aux dépends de la Nouvelle-Angleterre en plein MNF et n’ont plus jamais été les mêmes. Coach Ryan a bien essayé de crâner à l’aube des séries, mais on sent que même son équipe n’y croit pas. Pour un club bâti en grande partie sur leur « swagger », ça n’augure rien de bon.
Mais au moins, eux seront des séries, une distinction que n’ont même pas leurs colocataires. Après leur séquence dominante en mi-parcours, les G-Men ont graduellement ralenti, mais semblaient en voie de s’en sauver à la semaine 15 en dominant leurs rivaux de Philadelphie pendant 3 quarts et demie. L’effondrement qui a suivi est encore difficile à croire. Si c’eût été un top-10 sur les jeux les plus spectaculaires, ce fait saillant de la remontée des Eagles serait arrivé premier, mais il ne faut pas oublier les 21 autres points inscrits par Philly dans les 7 dernières minutes de l’affrontement. Secoué, le NYG est ensuite allé manger une volée à Green Bay avant de peiner à vaincre les misérables Redskins et ils ne seront pas des séries. On est loin du Super Bowl!
9 ) Da Bears confondent les sceptiques : Ce fut généralement pas très beau. Jay Cutler s’est fait ramasser derrière sa ligne de mêlée plus que n’importe quel quart, il a lancé sa large part d’interceptions et fait les babounes qui allaient avec. A chaque semaine, ou chaque défaite comme cette varlope subie contre les Pats, on pensait que la balloune allait dégonfler. Mais les Bears de Chicago ont été les premiers à officialiser leur titre de section, s’assurant de la couronne de la NFC Nord dès la 15e semaine et ils profitent même d’un congé ce week end avant de bénéficier de l’avantage de leur froid domicile. Pourtant, dès la semaine 1, Chicago avait montré sa recette. Un TD offensif opportun pour prendre les devants et un coup de chance majeur (ici une décision controversée de l’arbitre) pour le conserver. Hé, c’est le résultat qui compte et à 11-5, c’est difficile d’aller contre ceux des Bears.
8 ) L’enfer des Cowboys : Lorsque Jerry Jones a obtenu le droit de présenter le Super Bowl dans son nouveau joujou d’un milliard, il croyait bien que son équipe serait la première à disputer le grand match à domicile. En début de saison, l’idée ne semblait pas si folle. Maintenant, comme le dirait Benoit Brunet : O-yo-ye! Les Cowboys n’ont pas mis de temps à se sortir de la course, perdant leurs 2 premiers matchs et 7 de leurs 8 premiers. C’en est rapidement devenu pathétique et aucun jeu n’explique mieux le manque d’efforts des Boys que le demi de coin Mike Jenkins (# 21) qui refuse carrément de plaquer un Packer en route vers le TD dans un des nombreux moments embarrassants de la saison du Big-D. Les choses se sont un peu replacées sous la gouverne de Jason Garrett en fin de saison, mais est-ce seulement une illusion?
7 ) La bataille de la NFC Sud : Les champions en titre ne l’ont pas eu facile cette saison, devant affronter les coriaces Falcons. Dès la semaine 3, une pluie d’erreurs, dont ce placement manqué sur une courte distance en prolongation ont permis aux Falcons de l’emporter et de prendre le premier rang dans la division. Atlanta n’allait plus jamais regarder en arrière, en route vers un très discret titre de section, combiné au meilleur dossier de la conférence. Malgré tout, ils entreprennent les séries dans un rôle de négligé. Manque de respect? Du côté des Saints, leur résultat final reflète bien leur année. Après des débuts aux allures de lendemain de vieille, la Nouvelle-Orléans a retrouvé son rythme en novembre et décembre, mais avec la régression du jeu au sol et de la défensive par rapport à l’an dernier, tout repose sur les épaules de Drew Brees. Une chose est certaine : avec ces 2 équipes, et l’émergence des surprenants Bucs, la division la plus forte de la NFL cette saison pourrait le rester pour plusieurs années.
6 ) Les Chiefs tiennent le coup : Les Chargers dans l’AFC Ouest, c’était probablement le choix le plus facile à faire dans les prédictions de début de saison. A part Miguel Bujold de la Presse, je ne me souviens pas que personne n’ait choisi différemment. Pourtant, avec leur bon mélange de jeunes autant en attaque qu’en défensive, c’est vrai que KC était un sleeper intéressant. Et ils n’ont pas mis de temps à démontrer leurs aspirations, surprenant San Diego dès le premier MNF sous la pluie du Missouri. Pour les Chargers, ce botté retourné pour un touché allait être le premier d’une longue série de cauchemars sur les unités spéciales, ce qui alla ultimement couler l’équipe. Mais pour revenir aux Chiefs, bravo à ceux qui avaient prévu l’éclosion de Matt Cassell (8e pour les passes de TD et le QB rating).
5 ) Patriots et Colts vont dans des directions opposées: C’est devenu le match le plus attendu à chaque saison, le duel annuel entre les Colts et les Pats (nous y aurons encore droit l’an prochain d’ailleurs)! En début de saison, il fallait donner l’avantage aux Colts, la Nouvelle-Angleterre étant supposément en reconstruction, surtout du côté défensif. C’est pourquoi l’interception contre Peyton Manning pour concrétiser la victoire des Pats lors de ce match illustre tellement bien la saison des 2 équipes. Condamné à tout faire seul pour une équipe décimée, Manning a connu sa part d’ennuis, surtout vers la mi-saison, lançant 17 interceptions. Les optimistes diront que la défensive et le jeu au sol ont refait surface en décembre et que les Colts ont gagné les matchs importants en fin de saison, mais on les sent très vulnérables à l’approche des séries. C’est tout le contraire à Boston où la jeune défensive des Pats s’est transformée de source d’inquiétude pour les Pats à source d’inquiétude pour les adversaires. Sans compter que Tom Brady, aidé par ses cheveux longs, ne sait plus comment lancer une interception. La bande à Belichick est (encore) l’équipe à battre à l’aube des séries.
4 ) Les malheurs du Brett : Dans le dictionnaire, à côté de l’expression « une saison de trop », il y aura maintenant la face du Brett. Ou serait-ce les photos de son engin? Toujours est-il qu’après une saison de rêve au Minnesota l’an dernier gâchée par une interception alors que les Vikings frappaient à la porte du Super Bowl, l’âge et les blessures ont rattrapé le QB en 2010. On ne compte plus les bobos du # 4 cette saison, tout comme les interceptions d’ailleurs. C’est donc aussi triste que représentatif qu’une des dernières images de la glorieuse carrière de Favre sera ce combo blessure-interception qui a mis un terme à sa légendaire séquence de départs consécutifs. Les Vikings et les Cowboys (avec les Packers et les Saints qui sont des séries, mais comme Wild Card) étaient les favoris des parieurs en début de saison. C’est bien pour dire…
3 ) Le Steel Curtain se referme : Sous le coup de la suspension à Ben Roethlisberger, et dans une division très compétitive, bien peu de gens donnaient des chances aux Steelers dans leurs pronostics en septembre. Il faudra que la défensive fasse des miracles pour qu’ils fassent les séries disaient-on. Des miracles ? OK, pas de problèmes, ils en ont fait des miracles. Troy Polamalu est revenu au jeu et démontré qu’il est, et de loin, le meilleur de sa profession réussissant entre autres ce jeu face aux Ravens pour donner le championnat de la division et le bye au premier tour à son équipe. Ajoutez ce pick 6 de Plouploumalu contre Cincinnati et vous avez le portrait de la AFC Nord en 2 jeux : l’excellence de la défensive de Pittsburgh, l’incapacité des Ravens de battre les grosses équipes (défaites contre les Pats, les Steelers et les Falcons) et le chokage en règle des Bengals.
2 ) Le retour de Michael Vick : Vous souvenez-vous de Kevin Kolb? C’est lui qui devait mener la barque à Philadelphie cette saison après avoir attendu derrière Donovan McNabb pendant quelques années. Mais dès que l’ancien prisonnier a eu sa chance, les feux d’artifices ont commencé, de sorte que Vick mérite amplement le titre du meilleur retour de l’année, voire même celui du MVP. Dans son cas, les résultats sont probants, mais que dire de la manière. Anciennement habille coureur mais plutôt piètre passeur, Vick s’est transformé en excellant QB, capable de diriger l’attaque depuis sa pochette de protection. Comme l’a démontré la remontée contre les Giants, l’attaque des Aigles peut frapper vite et fort et avec des armes comme DeSean Jackson, Jeremy Maclin et LeSean McCoy pour complémenter Vick, les longs jeux sont nombreux. Cela dit, c’est à la semaine # 10 contre les Redskins que le Michael Vick show a atteint son zénith. On a hâte d’en voir plus!
1 ) L’année des commotions : Au-delà des exploits individuels ou collectifs, 2010 laissera sa marque comme étant l’année où la NFL a réellement commencé à prendre au sérieux le défi des commotions cérébrales. Austin Collie, Aaron Rodgers et DeSean Jackson sont 3 joueurs dominants dont les carrières pourraient se terminer au prochain contact casque-à-casque. Profitant d’une sixième semaine particulièrement féroce, la NFL a instauré une série de mesures destinées à limiter les coups à la tête, au grand dam du poster boy des coups salauds, James Harrison des Steelers. Des changements qui ne se sont pas faits sans heurts, Harrison et son équipe adoptant une attitude de prima-dona et d’adolescents incompris tandis que les arbitres n’ont manifestement pas encore maîtrisé comment appliquer les nouvelles règles. On prédit que des ajustements seront apportés durant la saison morte, mais les commotions cérébrales et les problèmes qu’elles posent ne disparaîtront pas.
Et maintenant, place aux séries. Yes.
-ARTICLE ÉCRIT PAR JR-