Bien que nous ayons vu de nouveaux types de propulsions éoliens telle que la Turbovoile, il existe d’autres modes de propulsion fonctionnant grâce aux forces du vent. Dans notre cas, ces modes de propulsions sont toujours utilisés dans le domaine maritime afin de donner du mouvement aux navires sans qu’ils consomment d’autres énergies que celle livrée par le vent. En effet, si les bateaux présentés jusqu’à présent dans les articles précédents utilisent un moyen de propulsion très différent des voiles classiques, et utilisent le plus souvent un moyen de contrôle, d’autres études, se rapprochant beaucoup plus des voiles traditionnelles ont également été menées.
Ainsi, dans la fin des années 1970, un cargo japonais, du nom de Shin Aitoku Maru, a été construit et équipé de deux mâts portant des voiles rigides mais rabattables de 100 m² chacune. Ces voiles, utilisées en complément d’un moteur thermique permettaient alors une économie d’énergie d’environ 10%. En 1981, ce navire a essuyé sans dommages des vagues de plus de 6 mètres de haut et des vents supérieurs à 100 km/h.
(Ci-dessus, le Shin Aitoku Maru, cargo pétrolier japonais construit en 1980, est équipé de deux voiles d’appoint rigides et rabattables de 100 m² chacune. Il est toujours en exploitation régulière.)Un autre moyen de créer une force capable de faire avancer un navire consiste à remplacer les voiles souples par des voiles rigides en forme d’ailes d’avion, afin d’utiliser à la fois l’intrados du profil, comme c’est le cas pour les voiles traditionnelles, mais également l’extrados. C’est ce type de propulsion éolienne qu’ont utilisé des étudiants de l’Ecole Nationale Supérieure des Techniques Appliquées (ENSTA) de Paris sur le Techniques Avancées. La force propulsive est dans ce cas obtenue par deux ailes rigides orientables et cambrées, situées sur chaque flotteur du catamaran. A partir d’une certaine vitesse, le navire s’élève au-dessus de l’eau pour ne reposer que sur ses trois foils. La vitesse maximale atteinte par ce voilier fut de 42,12 noeuds en 1997, soit environ 78 km/h, correspondant à la seconde performance mondiale pour sa catégorie.
(Le Techniques Avancées, catamaran créé par les étudiants de l’ENSTA est mû par l’action du vent sur des ailes de type planeur situées sur chaque flotteur. Au delà de 15 noeuds (~ 28 km/h), les flotteurs du catamaran ne touchent plus la surface de l’eau et celui-ci ne navigue que sur ses trois foils.