Des enfants de 12 ans protestent dans la rue et bloquent la route à Baraki !
En Algérie, la protestation n'a plus d'âge ! A Baraki, dans la banlieue d'Alger, des enfants âgés d'à peine 12 ans ont quitté les bancs de leur école pour descendre dans la rue et crier leur colère devant des policiers médusés.
C'est une scène qui a stupéfié toute la population de Baraki, une commune déshéritée située dans la banlieue est de la capitale. Mardi matin, plus de deux cents élèves d'une école primaire s'alignent tel un bataillon pour barrer la route qui mène à Larbâa, une ville située à 25 km sud d'Alger. De leur voix angélique surgissent des paroles révoltées à travers lesquelles ces enfants ont exprimé haut et fort leur ras-le-bol contre la précarité.
Protestant contre les conditions inqualifiables dans lesquelles ils sont scolarisés chaque jour, ces enfants n'ont aucunement été impressionnés par la venue de la police et de la gendarmerie nationale. Bien au contraire, ils n'ont pas bougé d'un iota sur la route et leur détermination à poursuivre leur protestation s'est encore accentuée.
Hébétés par le courage et la détermination de ces écoliers, les policiers et les gendarmes se sont contentés des lors d'observer ce mini rassemblement populaire en attendant l'arrivée des parents de ces élèves protestataires. Dépourvue de chauffage, des murs délabrés, des classes sales et sinistres, les écoliers dont certains sont âgés de 10 ans ont tenu à boycotter les cours tant que les conditions de leur scolarisation ne s'améliorent pas dans leur établissement.
Ce dernier porte, d'ailleurs, le nom si éloquent de "13 hectares" ! Manquant du minimum requis pour être qualifié d'une école, l'établissement "13 hectares" ne compte ni eau potable, ni cantine scolaire et encore moins des sanitaires propres. Parqués dans ce couvoir, les enfants ne veulent plus être traités comme du bétail.
"Cette école est un bidonville. Nous risquons d'attraper des maladies à chaque matin qu'on s'y rend. Et lorsqu'il pleut, toute l'école est inondée. Nous ne voulons plus étudier au milieu de la boue",se sont écriés les chérubins dont la rage n'a rien à envier à celle de leurs aînés.
De leur côté, les autorités publiques se sont, une fois encore, illustrées par leur absentéisme, pour ne pas dire leur je-m’en-foutisme. Mais peu importe, les enfants de Baraki auront réussi à prouver que l'indignation est la première force des citoyens.