Par Bernard Vassor
"Le premier qui fut roi fut un avoué malheureux"
Une soirée chez Nina par Franc-Lamy, où le roi de Patagonie égayait parfois les soirées où les frères Cros (Charles, amant de Nina, Henri et Antoine) étaient les princes.
(Antoine Cros, sera d'ailleurs le deuxième roi de Patagonie, Achile Laviarde étant le troisième en date)
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Avertissement: L'histoire rocambolesque, "ithyphalique pioupiouesque et abracadabrantesque"de ce sympathique arriviste illuminé mégalomane ambitieux, qui est encore aujourd'hui l'objet d'un culte quasi sectaire. L'intérêt pour nous, est également la présence d'Antoine Tounens dans"l'atelier de décervelage" de la rue Chaptal (17 au premier étage et non pas au deuxième comme le dit J.J.Lefrère), chez Nina de Callias, "La Dame aux éventails" d' Edouard Manet
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Antoine Orllie Tounens, huitième enfant d'une famille de fermiers, est né le 12 mai 1825 à Tourtoirac. Après avoir suivi des études de droit, il fit l'acquisition d'une charge d'avoué à Périgueux en 1851. Très tôt il nourrit l'illusion de son appartenance à la classe nobiliaire; qu'à cela ne tienne ! Il obtiendra de la Cour Impériale de Bordeaux le droit de faire précéder son patronyme d'une particule. et se fit appeler Antoine de Tounens...Dévoré par l'ambition, Tounens quitta sa robe de notaire et s'en alla à la conquête d'un royaume au delà de l'Atlantique. Il avait lu un poème épique traduit par Voltaire d'un conquistador Alonzo de Ercilla, qui lui bouleversa la tête au point de tout laisser en plan, il vendit sa charge et s'embarqua en 1858 sur un bateau en partance pour le Chili.
Il avait organisé auparavant, une vaste publicité pour obtenir des fonds dans le but d'influencer le gouvernement Français pour parvenir à ses fins. Il tenait des séances chez lui à Paris, et il indiquait :
"Les personnes qui voudront bien m'honorer de leur confiance, me trouveront tous les jours sauf le dimanche.
Prince O.A.Tounens
ancien avoué, roi d'Auricanie et de Patagonie
généalogiste et biographe
5 rue de Grenelle Saint-Germain
Et une circulaire qu'il adressait à d'éventuels bienfaiteurs et à l'empereur :
"Sire,
voici une créance véreuse que je dépose entre vos augustes mains. Je supplie humblement Votre Majesté de faire vendre s'il le faut, la paillasse de mon débiteur qui est la dernière des canailles, et j'ai l'honneur de remettre à Votre Majesté 12 f 50 c pour ses premières courses".
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Les Mapuches qui avaient lutté avec succès contre les espagnols, vivaient en clans séparés. L'intention de Tounens était de les réunir sous son autorité, et de se faire élire roi de Patagonie. Il avait étudié l'espagnol et le chili duya, la langue des Mapuches ( les araucans). Il rédigea la constitution de son futur royaume pour "son peuple" constitué de six tribus : Les Moluches, les Pinches, les Puelches, les Huitiches, les Puenches et les Aucas, ou Araucans. Il voulait être le Toqui (chef) qui prend le titre avec une couronne, et un manteau d'hermine !!!
En 1860 les Mapuches entrés en résistance, étaient sur le point d'être vaincus, quand il se présenta comme leur sauveur, présenté ainsi par un chef de clan, il se fit introniser roi de Patagonie et d'Araucanie. Il nomma des ministres et annexa des territoires qui coupaient le Chili en deux.
En "communicateur" habile, il annonca son avènement aux journaux du Chili, de l'Argentine et de France à qui il demanda un soutien pour financer la riche exploitation minière de ce pays, et fit la demande d'ouvrir une ligne maritime entre Bordeaux et l'Auricanie.
Il est fait prisonnier par le gouvernement Chilien pour avoir tente de soulever ces tribus d'Auricanie contre le Chili en faisant passer les indiens d'une rive du Bio-Bio sur l'autre rive (?).
Il assure que les Indiens de Patagonie et d'Auricanie l'ont librement proclamé roi et adopté son drapeau bleu blanc et vert !
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En 1862, Tounens est kidnapé et incarcéré dans une prison de la ville de Los-Angelès en pays Mapuche. Il fut condamné à mort, puis vit sa peine commuée en emprisonnement à perpétuité.
Il sortit de prison en 1862 sur intervention des autorités françaises, et revint à Paris tout penaud. Le tout-Paris, fit des gorges chaudes de l'équipée sauvage de Sa Majesté redevenue Tounens tout court.
En 1864, un hôteleir le traîna devant les tribunaux pour grivèlerie, ce qui fit dire à un humoriste, que le seul palais que possédait ce monarque, était celui par lequel était passé la nourriture qu'il ne voulait pas payer.
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Il ne renonça pas pour autant, en 1871, après avoir lancé une souscription, il repartit pour "son"royaume.
Il fut arrêté et torturé par quelques uns de ses "sujets" qui lui reprochaient de ne pas avoir tenu ses engagements, c'est à dire de leur fournir des arme, puis libéré par des indiens Mapuches à qui il avait fait croire qu'un bateau chargé d'armes les attend sur la côte pacifique. Obligé de s'enfuir précipitament, il essaya de retourner sous une fausse identité. Reconnu à Buenos-Aires par un militaire argentin, il est de nouveau rééxpédié en France. Sa tentative en 1876 sera la dernière. On l'a retrouvé un peu plus tard sur un trottoir de Buenos Aires quasi-mourant. Il a été soigné et opéré sur place, puis renvoyé une nouvelle fois en France. Il se retira définitivement dans son village natal à Tourtoirac où il mourut en 1877.
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http://www.youtube.com/watch?v=8LNewPYyg0E&feature=re...
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Cet ouvrage a été édité 52 passage Jouffroy. Cet endroit est encore aujourd'hui l'emplacement d'une librairie "aux quatre vents".
C'est entre des boites à livres situées dans le passage qu'un escalier branlant menaçant ruine, conduit dans un minuscule bureau au premier (demi) étage, siège du libraire éditeur Thévelin, dans ce temps là.
"Le premier qui fut roi fut un avoué malheureux"
Publié 52 passage Jouffroy, cette plaidoirie du Prince auto-proclamé par une tribu indienne du Chili, fait prisonnier par le gouvernement Chilien pour avoir tenté de soulever ces tribus d'Auricanie contre le Chili en faisant passer les indiens d'une rive du Bio-Bio sur l'autre
rive (?).
Il assure que les Indiens de Patagonie et d'Auricanie l'ont librement proclame roi et adopté son drapeau bleu blanc et vert !
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Condamné à mort, triste destinée à laquelle il a échappé. Cet ancien notaire se déclare résolu à exploiter ses connaissances en généalogie, biographie etc.. comme ancien liquidateur en comptes, conseils dans les affaires litigieuses. Il fut libéré sur intervention du gouvernement Français, mais n'abandonna pas pour autant son combat pour trôner sur le territoire de Patagonie et d'Auricanie.
Il organisa une vaste publicité pour obtenir des fonds dans le but d'influencer le gouvernement pour parvenir à ses fins. Il tenait des séances chez lui à Paris, et il indiquait :
"Les personnes qui voudront bien m'honorer de leur confiance, me trouveront tous les jours sauf le dimanche.
Prince O.A.Tounens
ancien avoué, roi d'Auricanie et de Patagonie
généalogiste et biographe
5 rue de Grenelle Saint-Germain
Et une circulaire qu'il adressait à d'éventuels bienfaiteurs :
"Sire,
voici une créance véreuse que je dépose entre vos augustes mains. Je supplie humblement Votre Majesté de faire vendre s'il le faut, la paillasse de mon débiteur qui est la dernière des canailles, et j'ai l'honneur de remettre à Votre Majesté 12 f 50 c pour ses premières courses"
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Les successeurs du roi de Patagonie, furent Antoine Cros (dont l'académicien Maurice Druon est un descendant), le frère de Charles Cros, Achile Laviarde, et il s'en trouvent encore d'autres jusqu'à aujourd'hui......
Mise à jour le 05/01/2011