En France il y a trois personnalités politiques qui préconisent de quitter l'euro. Marine Le Pen, Monsieur Dupont Aignant et chez les libéraux Philippe Simonnot. Cet attelage est quelque peu incohérent mais ce qui est fascinant et proprement français c'est que ces personnes ne tarissent pas de critiques sur l'euro qui serait à l'origine de tous les maux de la France avec des arguments purement idéologiques ou théoriques. En particulier ils insistent sur l'inflation, l'impossibilité de dévaluer, l'impossibilité de tenir les cordons de la bourse publique pour les gouvernants français et de s'aligner sur les pays du nord de l'Europe, enfin l'impossibilité pour la France de frapper sa propre monnaie, ce dernier argument étant plutôt propre aux nationalistes.
Dans ce discours je n'ai, malgré une lecture analytique jamais retrouvé la moindre évaluation du coût pour la France et les français d'une sortie de l'euro. Nous sommes dans l'idéologie, les idées abstraites, les recommandations sans évaluation pragmatique de la situation. À aucun moment ces personnes ne se sont posées la question de savoir si la sortie de l'euro pour autant qu'elle satisfasse leurs idées ou leurs idéaux ne coûterait pas plus cher au moins à court terme que le fait de rester dans la zone euro. Or c'est bien là le problème.
Les Françaises et les Français sont intéressés en pleine crise économique à ne pas dépenser de l'argent pour rien. Les efforts que nous avons faits est que nous allons continuer à faire pour rester dans la zone euro serons coûteux. Sortir de la zone euro serait extrêmement coûteux.
Voilà l'évaluation qu'on peut faire aujourd'hui. Il nous en coûterait dans l'immédiat un taux de chômage élevé et les prélèvements augmenteraient en raison du coût de la dette. En effet ce que ces braves supporters de la sortie de l'euro oublient de préciser, c'est que la sortie de l'euro ne paierait pas la dette. Tout au plus certaines dettes pourrait être convertibles en francs et dévaluées mais l'essentiel resterait une dette en euros. Dans ces conditions nous aurions un coût astronomique de la dette en intérêt et en principal.
En réalité ce n'est pas l'euro qui est en crise c'est notre État-providence, nos politiques, nos hommes politiques, qui sont incapables de tenir la bourse du pays et de faire en sorte que nous ne dépensions pas plus que ce que nous prélevons.
Or je le rappelle nous avons atteint les sommets nous prélevons 54 % du produit intérieur brut qui est très au delà du produit intérieur marchand, autant dire que si nous augmentons les prélèvements nous tuons la croissance déjà très faible. Sortir de l'euro serait bien un pis aller.