Alain Juillet, Haut responsable chargé de l'intelligence économique laisse la parole aux acteurs de l’IE dans la rubrique “éditorial” de son site internet. Ce mois-ci, le ministère de l’agriculture profite de cette tribune pour présenter son dispositif d’intelligence économique.
Cet éditorial commence par un constat plutôt alarmant : "l’augmentation de la production de nourriture par hectare de terre ne suit plus l’explosion démographique" qui introduit la nécessité de "gagner en productivité, rivaliser d’ingéniosité pour développer de nouvelles méthodes de culture et d’élevage, investir dans des technologies innovantes et commercialiser des produits qui satisfassent quantitativement et qualitativement les consommateurs de demain". Le contexte est donc posé avec un "univers concurrentiel impitoyable où (...) certains pays cherchent à combler leur retard par le pillage technologique" et où l'Hexagone tient le rang de troisième exportateur mondial de produits agricoles et agroalimentaires et de premier producteur de la Communauté Européenne.
Dans ce cadre le Ministère de l'Agriculture et de la pèche a depuis 1999 un chargé de mission ministériel à l’intelligence économique, un coordonnateur ministériel à l’intelligence économique et même, depuis 2008, un comité de pilotage à l’intelligence économique. Mais que font tous ces gens ?
Un plan d'actions prévoit "la diffusion de l’intelligence économique et pour la sécurité économique et le soutien aux entreprises", "une circulaire organisera l’action de l’intelligence économique au sein de l’administration centrale et des services déconcentrés", "des actions de sensibilisation seront dirigées spécifiquement vers les attachés agricoles", "des modules de formation « intelligence économique » dispensés dans certaines écoles de commerce seront examinés pour une éventuelle adaptation aux filières agronomiques", "les 17 pôles de compétitivité à vocation agricole ou agro-industrielle seront sensibilisées", ... Bref le dispositif est décliné au futur. Doit-on en conclure que pour l'instant rien ne se fait dans un ministère qui dispose d'un chargé de mission ministériel dédié à l’intelligence économique depuis 7ans ? Je n'éspère pas, mais j'avoue que j'aurai préféré un descriptif des actions réalisées plutôt qu'une énumération des projets à faire. Cela me semble d'ailleurs plus adapté à l'intelligence économique que de capitaliser sur ce que l'on a fait plutôt que de décrier ce que l'on va faire.
M'enfin ! Positivons, cela avance ... doucement mais cela avance !
François JEANNE-BEYLOT