Mon insensibilité me fait peur

Ou peut-être trop de sensibilité, allez savoir !

Au cours des années, j’ai dû me forger une carapace. Timide lorsque j’étais ado, je suis quand même un être très sensible.

De nombreux coups durs pendant pas mal d’années ont fait que je me suis blindée, mais la carapace se fissure très souvent quand je n’arrive pas à faire face ou que c’est trop pour moi. Je préfère pleurer un bon coup (et même si c’est devant des gens) ou piquer un gros coup de colère pour pouvoir repartir.

Les personnes que j’aime peuvent presque se compter sur les doigts d’une main (ma fille, ma mère, mon homme, éventuellement mon père).

Bien sûr, j’ai de la famille, grand-mère, des oncles, des tantes, des cousines, une soeur, mais les années ont passé et je n’ai aucune affinité avec eux. Donc, basta, plus rien à voir. Et s’il devait leur arriver quelque chose, je peux dire, sans honte, que cela ne me fait ni chaud, ni froid. Ils n’ont pas eu de comportement correct envers moi ou envers des personnes très proches. Il ne faut pas me chercher, je suis très rancunière et si je dois attendre des années pour me venger, j’attendrai mais je n’irais pas chercher cette vengeance.

La fin d’année 2010 n’a pas été rose, ni le début 2011. Opération de mon beau-père (nous attendons les résultats pour savoir ce qu’il en est) et départ de l’homme chez ses parents pour cette fin d’année et début 2011. Première année donc que nous la passons seule ma fille et moi. Difficile je peux vous le dire. Surtout quand le soir, Mademoiselle se couche en larmes parce que son père lui manque et que le lendemain (après un mauvais rêve) c’est moi qui me retrouve en larmes. Bref, ce n’est pas réjouissant. Ce sont des petits malheurs pendant ces vacances qui auraient dû être pour elle des vacances reposantes qui se sont transformées en vacances assez difficiles à maîtriser.

Bref, il faut tenir. Ne pas montrer que l’on est atteint dans sa chair et son sang. Essayer de faire front, même si ce n’est pas facile. Peut-être montrer les crocs à un moment donné et ne pas être gentille du tout pour que cela reparte. Pour moi, même si c’est dur, ça va, j’arrive à gérer. Mais je ne crois pas pouvoir gérer des suites compliquées pour la santé des beaux-parents. Ce n’est pas que je ne les aime pas, bien qu’ils soient gentils, j’ai l’impression qu’ils ne me sont rien. Je n’ai pas l’impression de faire partie de leur famille. A part leurs fils et éventuellement leur petite fille, je ne suis qu’une pièce rapportée. Alors imaginez un peu que la santé se détériore et que des décisions doivent être prises pour qu’ils se rapprochent. Cela ne va pas se faire comme ça. Car à près de 80 ans, ils ne vont pas vouloir partir comme ça, dépendre de quelqu’un, déménager, … Et personnellement, je n’ai pas envie de m’occuper d’eux. A 42 ans, j’ai autre chose à faire. Accompagner ma fille pour qu’elle évolue positivement au niveau de ses études, de sa vie. Passer du temps avec l’homme, partir en vacances, rester chez moi pour m’occuper de moi et de mes affaires. Je ne suis pas partageuse.

Un truc comme ça, j’en prends minimum pour 20 ans. Le temps d’arriver à la retraite et ne pas avoir profité de ces 20 ans.

Pourquoi ai-je été ravie de partir de Bdx ? C’est pour ne pas à avoir mes familles dans les pattes tous les dimanche.

Je veux être égoïste, je veux penser à moi et aux quelques personnes de ma famille qui sont chères à mon coeur.

Je préfère privilégier mes liens avec des personnes telles que vous, vous qui me lisez. J’aime me sentir utile auprès de vous quand vous en avez besoin. J’aime quand vous êtes là aussi pour moi.

Personnellement, je préfère vous avoir à vous que de nombreux membres de ma famille car je sais à qui j’ai affaire. Un bon côté qui ne m’a jamais quitté est que je sais, dès le premier regard, si avec untel ou untel cela fonctionnera ou pas.