Pierre CASSOU-NOGUÈS, Mon zombie et moi - La philosophie comme fiction, Seuil : L'ordre philosophique, Paris, septembre 2010 (341 pages).
Sur France Culture : La fabrique de l'humain
Début d'année sérieux avec cet essai qui a pour ambition « une façon nouvelle de faire de la philosophie, s'appuyant sur et passant par la fiction. » Bigre, si l'auteur s'appuie sur la fiction, l'éditeur écrase un peu la grammaire avec cette phrase bancale qui fleure l'anglais. En mon temps, on appelait ce genre de construction un solécisme. Mais, chacun le sait, non seulement l'année change, mais le temps et les mœurs aussi. J'ai déjà deux chapitres « derrière la cravate », et ce n'est pas très digeste. Me rendrai-je au bout avant le 12 janvier, date à laquelle je dois rapporter le livre à la bibliothèque ?
Mais, pour passer d'une année à l'autre, je me suis permis, j'en demande pardon d'avance à qui cela pourrait agacer, un grand plaisir proustien : la lecture de « l'exécution » du baron de Charlus chez les Verdurin dans La prisonnière. Quand on s'y penche, on retrouve dans ces quelques pages l'essentiel de la Recherche : l'illusion mondaine, la décadence d'une classe, son remplacement par une autre, les mœurs, la sexualité, la cruauté de l'homme pour l'homme dans la comédie/tragédie humaine.