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J.R. WARD - Dark Lover (confrérie de la dague noire T1): 9,5

Par Eden2010
J.R. WARD - Dark Lover (confrérie de la dague noire T1): 9,5

J.R. WARD – Dark Lover (T1 de la Black Dagger Brotherhood/la confrérie de la dague noire) : 9,5/10

En voilà un premier tome qui me fait croire qu’il existe encore des séries d’UF absolument « géniales ». Ce premier livre date de 2005 (et ce n’est que maintenant que je le découvre ??????). C’est un roman dans lequel on sent l’obscurité qui guette dans les coins des pages – l’ambiance, sombre, puissante, dangereuse, chaude, est palpable.

Avant de commencer mon commentaire, je précise que, comme à mon habitude, j’ai lu ce livre en VO, en anglais ; or, j’ai eu des échos très négatifs sur la version française. Je n’ai pas comparé personnellement mais il paraît que la traduction est lamentable, parfois fausse, souvent à contresens et qu’elle change même le caractère de certains personnages. Donc, si vous en avez la possibilité, lisez ce livre en VO.

Il n’en reste pas moins que cette série est disponible en français : ce premier tome, « Dark Lover », a été publié sous le titre « L’amant ténébreux » et constitue donc le premier volume de la série « Black Dagger Brotherhood » - la confrérie de la dague noire en français.

Mais venons-en au fait :

Quand on m’a conseillé ce livre, j’étais dubitative. Scrutant la couverture du livre – par laquelle il ne faut jamais juger un livre mais qui nous inspire tout de même plus ou moins – et examinant le titre, et bien, je me suis dit « encore un de ces pseudo-romans de vampire prétexte à un livre à la limite pornographique, sans histoire véritable ».

Et bien, je me suis lourdement trompée ! C’est un excellent, non, un brillant premier tome.

Le monde dans lequel nous plonge l’auteur (je n’aime pas employer le terme ‘auteure’, comme je n’aime pas dire ‘avocate’, ou ‘écrivaine’ étant contre la féminisation exagérée de la langue française. Je précise néanmoins que l’écrivain est bel et bien une femme) est sombre et inquiétant. Surtout, il est parfaitement maîtrisé, les règles sont précises, les caractères élaborés et profonds.

La gente féminine représente effectivement le sexe faible (certaines femmes sont même un peu trop soumises à mon sens).

Et je dois dire que c’était très agréable d’accompagner, pour une fois, un groupe de vrais mâles au lieu de l’héroïne super-sexy-super-puissante qui traverse habituellement les univers d’UF d’un pas un peu trop assuré.

Quand j’ai ouvert la première page, je me suis pourtant inquiétée : vous êtes confrontés à un véritable lexique pour expliquer les termes employés. Je craignais donc vraiment le pire – s’il faut disposer d’un véritable codex, ce livre risquait d’être très fatiguant … En définitif, ce rappel des termes employés est totalement superflu, chaque mot employé coule de source.

Mais je n’en suis toujours pas venue au fait, on dirait ??

Voici donc, enfin, de quoi il s’agit :

Ce roman, premier volume de huit (à ce jour) nous plonge dans le monde de la « confrérie de la dague noire », qui est composée de vampires guerriers, au nombre de six, du moins au début (le deuxième de la liste mourra dès les premières pages) : Wrath, Darius, Zhadist, Rhage, Phury, Tohrment et Vishous.

Très étonnamment, et je le souligne, ces noms ne sont pas ridicules quand on lit le livre ! Non, ils s’intègrent parfaitement dans l’ensemble ; ces noms/mots gardent leur résonance sinistre, rappelant des émotions négatives et violentes, reflet de ceux qui les portent.

(pour info. : dans la VF, Wrath s’appelle p.ex. Kholer, mais c’est bien moins parlant, je m’en tiendrai donc au nom Wrath dans mon commentaire).

La fraternité existe dans le but de protéger la race des vampires, menacée d’extinction pure et simple.

Ici, on ne devient pas vampire, mais on naît en tant que tel. La « transition » d’humain en vampire intervient généralement vers l’âge de vingt-cinq ans et peut avoir pour résultat la mort pure et simple de celui qui la subit.

Dans le monde de la fraternité, et contrairement aux légendes, les vampires ne se nourrissent pas du sang des humains mais du sang des vampires appartenant au sexe opposé. Et ils tentent de vivre plutôt à coté des humains, sans se mêler à eux si cela peut être évité.

Le rôle de la confrérie est de protéger les vampires civils (cad. n’appartenant pas à la confrérie) des menaces, d’assurer la survie de la race.

Les vampires sont en effet menacés d’extinction, non seulement en raison d’un très faible natalité, d'une fertilité minime et d'une transition dangereuse, mais surtout par les chasseurs de vampires et en particulier par la société des lessers ('moindres'), des êtres qui ont vendu leur âme contre la possibilité de vivre éternellement, d’accéder à une force surhumain et de pouvoir vivre impunément dans la violence. La particularité de ces êtres est qu’en avançant en âge, ils perdent la pigmentation de la peau, des iris et des cheveux et finissent par tous se ressembler. La mission de cette société est de tuer jusqu’au dernier des vampires.

Les guerriers appartenant à la confrérie de la dague noire sont différents du vampire civil, plus forts, plus dangereux, presque une race à part encore. Des enfants souvent frêles, ils se transforment en êtres puissants, armes mortelles.

Dans ce premier tome, nous faisons la connaissance des cinq frères survivants, bien que le roman soit centré sur le personnage de Wrath :

Wrathest presque aveugle de naissance et domine toutes ses émotions, il est toujours dans le contrôle. Il est le seul vampire au sang pur encore vivant sur la terre et est ainsi roi de naissance ; or, il ne souhaite pas accéder au trône, pensant ne pas mériter l’honneur de guider son peuple. Car en fait il se méprise lui-même.

Rhage, d’une beauté absolue, subit une punition qui devra s’étendre sur deux siècles - il peut devenir un danger pour ses proches lorsque ses émotions sont trop violentes. Il se transforme alors en une bête féroce et aveuglée par la rage.

Zhadist, lui, a perdu tout sentiment, ayant été esclave pendant un siècle entier. Les épreuves subies l’ont privé de toute émotion positive. Même physiquement, il est fortement marqué et couvert de cicatrices. C’est le plus létal, le plus cruel, le plus incontrôlable des frères.

Phury, le frère jumeau de Zhadist, a évité l’esclavage et n’a pu retrouver son frère qu’après cent ans. Seulement, il a perdu une de ses jambes pour sauver son Z. Il ne peut être heureux tant que son jumeau souffre.

Vishous est peut-être le plus intelligent ; il a le talent d’apercevoir l’avenir.

Tohrment est le plus stable, le seul à avoir réussi de se créer et conserver une vie privée. C’est un peu la voix de la sagesse et du calme.

Chacun de ces caractères est dépeint avec soin. Se côtoient beauté et menace, amour et haine. Aucun des « frères » n’est sans défaut, tous sont effrayants. Vous les adorerez tout en les craignant, car tous sont incroyablement séduisants – mais restent des tueurs.

Et nous voilà face à un autre point que j’apprécie dans ces livres : si les vampires, et particulièrement les guerriers, sont puissants, forts, dotés d’immenses pouvoirs, et bien, ils ont leurs faiblesses et ne peuvent pas tout guérir ni tout surmonter. Ils souffrent à la mesure de leurs forces.

Ainsi Wrath est né avec une forte déficience visuelle qui va en s’aggravant, faisant de lui le légendaire « blind king » (roi aveugle). Mais ses autres sens se sont développés au cours des siècles et compensent son handicap … mais par complètement, certaines choses sont difficiles pour lui. Et il souffre de cette infirmité qui le fragilise.

Lorsqu’un vampire est blessé, il peut se guérir rapidement, bien sûr – mais pas de tout ! Ici, le vampire qui perd un membre, et bien, il l’a perdu (contrairement à des livres de p.ex. J. Frost ou les surnaturels ont des pouvoirs à la limite de l’indestructible). Je trouve cela agréable, pour une fois ! Pas de guérison miraculeuse à la Ch. Harris ou J. Frost, mais de véritables risques et pertes.

Les femmes ont un rôle important mais secondaire : elles ne peuvent appartenir à la confrérie, elles ne sont que les shellan (femmes) des frères. Il faut rappeler que le vampire se nourrit du sang des autres vampires mais du sexe opposé, et généralement les couples facilitent cela.

Dans la confrérie, Tohrment est le seul à avoir trouvé SA femme. Wrath est, lui aussi, lié à une femme, Marissa, mais il ne ressent rien pour elle si ce n’est de la tendresse. En fait, il ne l’accepte que par nécessité. Marissa n’en sort pas vraiment grandie …

Quant à l’histoire, qui se déroule dans ce monde obscur, elle est bien évidemment remplie de combats, de complots, de violence, de sexe …. Tout ce qui fait d’un livre d’UF un livre d’UF.

Au début du livre, l’un des guerriers, Darius, est tué par les lessers, ce qui déclenche une véritable guerre. Mais peu avant de mourir il avait prié Wrath, son frère et ami, d’aider sa fille, Beth, afin qu’elle survive à la transition en vampire. Or, Beth ignore tout du monde dont elle est issue et surtout ce qu’elle est et ce qui l’attend. Elle pense être une orpheline, tout simplement, et elle a fait sa vie en tant que journaliste.

Wrath, tenant sa promesse, se rapproche donc de Beth et en tombe amoureuse. Seulement, il est déjà « marié » à Marissa....Wrath est donc totalement sous le charme de Beth et elle est bien évidemment attirée par ce bel homme si puissant. Or, Wrath veut ignorer son attirance et se bat contre lui-même pour s’éloigner de cette semi-vampire, se jurant de ne plus la voir après sa transition.

Dans ce tome, la confrérie devra combattre la société des tueurs, les lessersqui assassinent les vampires « civils » et en parallèle, ils s’efforceront de protéger Beth, dont la tranformation est imminente !

Mais un humain est impliqué dans tout cela, Butch, un policier amoureux de Beth, chargé de l’enquête sur d’étranges meurtres …

En lisant ce résumé, vous ne pouvez pas imaginez à quel point l’univers crée par J.C. Ward est prenant.

Vous entrez dans la fraternité et vous êtes aspirés par l’intensité du suspense, du danger, de la noirceur ! Tout est sombre dans ce monde parfaitement maîtrisé, sous contrôle.

Je n’ai pas pu lâcher ce livre un instant et me suis plongée sans tarder dans la suite, impatiente de connaître la vie des autres frères !

Je suis fascinée par chaque personnage, car chacun a sa particularité, chaque caractère est élaboré, que ce soit à travers son histoire, son caractère, ses sentiments, ses faiblesses ou ses qualités ! Rarement un premier tome m’a autant happée.

A ce jour, huit tomes existent (+ un guide), le dernier datant d’avril 2010 (Lover Mine). Voyons voir si la série évolue bien …. Dans tous les cas, ce premier tome est nettement plus prometteur que de nombreux autres ! Est-ce que J.R. Ward tiendra ses promesses ? Je l’espère !

Dans tous les cas, le deuxième tome, intitulé « Lover Eternal » (L’amant éternel), mettant en avant Rhage, promet d’être passionnant.

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