"Fondue enchaînée sur la baie de Lausanne dans le Val de Travers
Pour un pélican combien de frangipane ... morceaux de pain de travers
Cher le guili guili
Coucous de contrebande
Ça sonne comme l'Helvète Underground"
Juste pour le bonheur de fredonner un vieux Bashung, sur la route du vignoble neuchâtelois, en passant par la route des écoliers, des raquetteurs et des skieurs de fond.
Ce jour-là, il y avait du monde au balcon, celui du Jura vaudois. Un panorama 95C, la chaleur du bonnet en moins, juste pour le plaisir des yeux. Un Mont-Blanc toujours aussi massif, vu depuis les Cluds, avant de plonger en direction des vignes de Bonvillars et d'Onnens, pour un plaisir très solitaire.
Remontée par l'autre versant du pli jurassien neuchâtelois vers les paysages enneigés, petit coup d'oeil sur le Creux du Van, que j'avais au départ dans l'idée de fouler, raquettes aux pieds, avant de déguster avec ma bouche. Plus grands yeux que grandes enjambées. L'accès hivernal nécessite temps et préparation, j'aurais dégusté avec mes pieds.
Direction la Clavenière, le garagiste de Fleurier, par ailleurs vigneron de Travers. Histoire de goûter au fût la production de ce petit domaine artisanal, fruit de l'association de Pascal Stirnemann aux commandes et de Christophe Landry à la cave ou plus exactement au garage.
Elevés à la bourguignonne, en fûts bourguignons, provenant de chez Sauzet ou Méo-Camuzet, les vins de la Clavenière, AOC Neuchâtel, sont une quête d'excellence, un exercice de style. Production microscopique au sein du vignoble, y goûter, au fût, peut être considéré comme un privilège. Je suis donc un privilégié.
- Pinot gris 2007: un superbe vin sec, au fruit net au nez (arômes de poire William) et à la bouche fraîche. Une belle matière étirée par une grande acidité. J'aime beaucoup.
- Chardonnay 2007: du gras, mais le boisé marque encore un peu. Là encore, une belle structure acide prometteuse.
- Rosé de saignée 2007: assemblage des différents cépages rouges du domaine et élevage en barrique. La mise ne devrait plus tarder. Joli nez très caramel au lait, bouche soyeuse, vineuse, nourrie par le bois, mais sachant faire preuve de légèreté. Un beau rosé de gastronomie en perspective.
- Rouge 2007: belle matière soyeuse, bien concentrée. De la rondeur.
- Travers Saints 2007: les tanins sont un peu rustiques, mais sans sensation de verdeur. Longueur suffisante et correcte pour un vin sans prétention.
- Pinot gris passerillé 2007: une technique de passerillage sur fil dans un local bien ventilé permet une belle concentration des sucres et des arômes. L'acidité est encore dominante, prometteuse, et les notes boisées apportées par la feuillette finissent par s'estomper au fil des millésimes. Le résultat dans quelque temps, lorsque le vin se sera étoffé et aura pris du gras, devrait être à la hauteur des espérances.
- Pinot gris passerillé 2006: en bouteille. Il développe de jolis arômes de fruits jaunes, de mirabelle et de poire. La texture est onctueuse, le boisé encore nettement perceptible, asséchant légèrement la finale. Il faut l'attendre.
- Pinot noir de Concise 2006: des retrouvailles avec ce fort joli pinot à la robe rubis brillante, au joli fruité, fin et délicat. Très beau.
La boucle est bouclée, retour à Travers pour une fondue enchainée, une véritable fondue de la Brévine, avec un Petit Clos 2006 de la Colombe, une cuvée de Chasselas de Maître Raymond Paccot.
"Cher le guili guili
Coucous de contrebande
Ça sonne comme l'Helvète Underground"
Olif