Le Modem, une «ligne claire» à de très grosses exceptions près

Publié le 18 janvier 2008 par Willy
Le Modem, une «ligne claire» à de très grosses exceptions près

Par CHRISTOPHE FORCARI - http://www.liberation.fr/




Municipales. Tous les cas se profilent : listes autonomes, alliances à droite, à gauche…

Pour les municipales, la ligne du Modem, le mouvement de François Bayrou, «est claire comme de l’eau de roche». C’est ce que se plaisent à répéter en chœur les inconditionnels du leader centriste, bienheureux candidat à la présidence de la République avec près de 19 % des suffrages. «Dans plus de 70 % des villes de plus de 30 000 habitants, le Modem présentera des listes autonomes comme l’a voulu François Bayrou lors de l’université d’été du Modem à Seignosse [Landes, ndlr] au mois d’août», précise Eric Azière, chargé des élections et des fédérations auprès de François Bayrou.

Trois tendances. Sauf que de grosses exceptions existent dans des villes de grande importance. Et que les troupes de Bayrou ne balancent pas toutes du même côté. «Les nouveaux adhérents du Modem, qui jusque-là n’avaient jamais milité, tiennent absolument à la ligne d’autonomie. Les anciens de l’UDF penchent naturellement pour des alliances à droite et les militants passés par le PS plaident pour un soutien sans conteste aux candidats de gauche», explique un des responsables nationaux. A Lyon, le président du conseil général du Rhône, Michel Mercier, milite pour que le Modem soutienne la candidature de l’UMP Dominique Perben. Avec pour ce fidèle de François Bayrou, l’objectif de conserver la présidence de son département. Mais à Dijon, Bayrou n’a pas désavoué l’accord local qui prévoit de soutenir le maire socialiste sortant, François Rebsamen. A Angers, les orangistes du Modem soutiendront le candidat UMP. Mais, à Roubaix, ils iront joindre leurs forces à celles de la liste socialiste. A Strasbourg, les partisans de Bayrou se divisent en trois tendances, ceux qui veulent figurer sur la liste de la maire UMP sortante, ceux qui voudraient faire liste commune avec la gauche pour tenter de reconquérir la ville et ceux qui prônent la présence d’une liste autonome au premier tour de scrutin «afin de renouveler l’offre politique sur la ville».

Second tour. «Stratégiquement, nous avons un problème. Je ne suis pas sûr que nous présentions un visage très cohérent», ironise un responsable venu de l’UDF. Dans les cas où le Modem se présenterait sous ses propres couleurs aux élections municipales, «cela ne préjuge en rien des alliances possibles à nouer pour le second tour», prend soin de prévenir Eric Azière. Selon les villes, les têtes de listes investies par le Modem pourront s’allier soit avec la droite, soit avec la gauche. «Tout dépendra d’abord des personnalités puis des projets et des programmes de chacun», tente de rationaliser Eric Azière. Pas sûr que l’électeur suive, lui, le raisonnement.