Invitées par le CRT Marrakech Tensift El Haouz, les instances représentatives, en l’occurrence la FNT, se sont enfin exprimées de manière responsable et pondérée sur la Stratégie 2020 et le bilan de la vision 2010.
De l’avis général, nous sommes tous d’accord que la nouvelle approche touristique, telle que déclinée dans le contrat Programme 2011 /2020, ne peut être que bénéfique pour notre secteur, car elle corrige les dysfonctionnements de la vision 2010, rétabli un équilibre entre les régions et se veut dans la durabilité pour un développement harmonieux et équitable.
Par contre, sur le pilotage, nous avons tous constaté avec regret et amertume, que nous étions désormais tout simplement écarté du centre de décision pour les dix prochaines années. Le texte final du contrat programme, ne mentionne nullement la FNT dans le futur Conseil National du Tourisme, bien que signataire et ayant participé à la rédaction du document ?
Certes, nos associations et Fédération sont dans un piètre état. Je parle plus particulièrement des voyagistes, qui ont brillé par leur absence durant toute la période de préparation. Suis je bien placé ou mal placé pour porter ce jugement ? En mon âme et conscience je dis que j’ai beaucoup réfléchi avant d’écrire cet article, soucieux avant tout de la susceptibilité de mes pairs et de leur égo. Nous devons nous réinventer pour être à la hauteur des ambitions tracées par la vision 2020 et faire notre auto critique .
Certes, nous avons péché par manque de moyens, le bénévolat seul ne suffit pas et malgré toutes les bonnes volontés, nous ne pouvons apporter que notre expérience sur le terrain et notre savoir faire qui reste somme toute artisanal mais tellement humain. C’est de l’affectif mais c’est insuffisant.
Evidemment que nous sommes conscients que l’industrie du tourisme exige de la rigueur dans la gestion, de l’expertise dans la planification, de l’intelligence et surtout une veille stratégique continue car ce qui parait innovant aujourd’hui peut devenir obsolète demain.
Nos structures associatives sont devenues autistes et ne répondent plus aux attentes de leurs membres. L’ère du syndicalisme et des revendications populistes est dépassée, ce n’est ni le protectionnisme ni l’assistanat qui nous sortiront de la léthargie dans laquelle nous avons plongé, mais l’initiative et une véritable remise en question de nos pratiques. Il n’y a aucune honte à tout remettre à plat dans les 12 prochains mois et essayer de trouver une sortie à la crise qui nous mine : rien n’est inéluctable sauf la mauvaise foi.
La refonte de nos textes législatifs devient urgente pour libérer les énergies et formaliser les nouveaux métiers du tourisme car la nature a horreur du vide. Depuis quelques années déjà, nous assistons à l’arrivée de nouveaux acteurs qui répondent à de réels besoins en matière de services, mais qui ne sont pas répertoriés comme tels par nos textes. Il ne faut pas avoir peur des réformes, elles sont nécessaires, quitte à bousculer les esprits obtus car il y a va de l’avenir des générations futures.
Je suis intimement convaincu, que notre métier continuera d’exister mais sous une autre forme avec peut être moins de contraintes et plus de possibilités. Les nouvelles technologies, en l’occurrence Internet sont de formidables leviers pour prospecter et attirer, mais jusqu’à preuve de contraire, les robots ne peuvent pas remplacer les hommes : le volcan islandais à mis a nu les défaillances du tout virtuel.
Ce nouveau contrat programme a révélé que les enjeux sont énormes, et que l’embarquement est immédiat. Alors que ceux qui se sentent concernés se déclarent pour accompagner la vision 2020.
Meilleurs vœux et à l’année prochaine.