La nouvelle révolution française anticipée dans un premier livre
Certains ont promis, avec une certaine assurance et les conséquences judiciaires que l’on sait, que la France serait bientôt secouée par des élans révolutionnaires (cf L’insurrection qui vient), Grégory Leveau a lui choisi de le scénariser, pour mieux exorciser une telle idée, dans son premier roman Centres à errer, publié ce mois-ci par Edilivre (www.edilivre.com/doc/21590).
Le pitch est simple : A l’approche des élections présidentielles de 2012, l’effondrement du pouvoir politique doublé d’une sombre affaire de crime homophobe provoquent une gronde sans précédent sur Paris, qui se mue progressivement en révolution nationale.
Les cinq années du règne de Nicolas Sarkozy sont passés au crible sur fond de crise économique, de crise politique et de crise identitaire jusqu’au chapitre final qui révèle le nom du locataire de l’Elysée pour le quinquennat suivant.
La force de cette fable réside dans les personnages principaux (fictifs), qui jouent un rôle de catalyseur évident en répandant la poudre du conflit. On les observe se débattre dans leurs contradictions et leurs angoisses générationnelles et on les suit volontiers dans leur évolution, en parallèle de celle de célébrités bien réelles (De Nicolas Sarkozy à David Bowie, en passant par Barack Obama et bien d’autres) que l’on croise tout au long du récit.
Le livre est frais, dérangeant, subversif, effrayant et drôlissime par moments. Tout le roman est construit autour d’une idée tenace : perdre le lecteur dans les méandres de l’anticipation au point de ne plus distinguer le vrai du faux. Et ça fonctionne !
Bref, un bijou d’originalité à lire d’une traite pour imaginer les années à venir et se promettre de faire mentir l’auteur.
Un roman à dévorer et un jeune écrivain à suivre de toute urgence, en attendant 2012.
Disponible chez Amazon, Alapage, Rue du Commerce, etc.
Charles Angelo.