Toujours L.A. de Bruce Wagner

Kit Lightfoot est une des plus grandes vedettes d'Hollywood. Adepte du bouddhisme, il partage sa vie avec la présentatrice télé vedette Viv Wembley, avec laquelle il forme un couple idéal. Il projette de donner un tournant ambitieux à sa carrière en jouant un malade mental dans le prochain film de Darren Aronofski.

Becca est une jeune actrice venue à Hollywood pour essayer de réaliser son rêve : devenir une star. Malheureusement sa ressemblance avec Drew Barrymore lui ferme les portes. Elle se fait embaucher par une agence spécialisée dans les sosies où elle fait la connaissance de Rusty, le sosie de Russell Crowe ainsi que des Dunsmore, couple déjanté avide de sexe et de drogues.

Lisanne travaille comme secrètaire dans un cabinet d'avocat. Obèse, mal dans sa peau, phobique en avion, elle trouve dans le yoga et le bouddhisme les moyens de rendre sa vie supportable. Lorsqu'elle apprend qu'elle est enceinte, sa vie va peu à peu basculer, et elle se réfugie dans son amour fanatique pour Kit Lightfoot.

Bruce Wagner applique la méthode que James Ellroy (qui fait la préface dans l'édition poche) a utilisé pour dépeindre le Los Angeles de la pègre des années 50. Il la transpose à Hollywood au milieu des années 2000. Il prend trois personnages sortis tout droit de son imagination, trois personnages qui ne se connaissent pas  et dont à priori les destins ne devraient pas se croiser. C'est pourtant ce qui va plus ou moins arriver. Ces trois héros vont se mouvoir au milieu de personnalités qui elles sont bien réelles et sont connues du grand public, à savoir les stars de Hollywood. On se retrouve donc à partager des instants de vie de Tim Robbins, Susan Sarandon, Rob Reiner, Russell Crowe, Spike Jonze, Sofia Coppola, Cameron Diaz et bien d'autres encore.

Wagner se sert de ce dispositif pour faire un portrait au vitriol des people. Il fait une critique à charge de ce milieu qu'il connaît bien puisqu'il en est issu. Tout y passe, l'hypocrisie, les faux semblants, l'appât du gain, les déviances sexuelles, ainsi que la dérive sectaire incarnée ici par la forte présence de la religion bouddhiste.

Cela donne un roman jouissif et drôle au début, mais peu à peu Bruce Wagner nous entraîne vers le malaise, celui des excès engendrés par ces vies qui ne connaissent aucune limite morale. Très vite les personnages principaux deviennent borderline, comme happés par un milieu qui les broie.

Certes, certaines scènes sont à la limite du supportable, certes on peut regretter qu'il pousse le délire bouddhiste parfois aux limites du compréhensible, il n'empêche, "Toujours L.A." est un grand roman, le meilleur qui n'ait jamais été écrit sur ce monde parallèle que constitue Hollywood.

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Sarkozy a encore ^éché par la légion d'honneur, c'est chez a tort ou a raison.

la republique du peuple s'interroge, Sarkozy peut-il encore gagner en 2012 ?