Lorsque la marque Oldsmobile fut rayée de la carte en 2004, je me suis demandé pourquoi c’est Oldsmobile qui écopait et non pas Buick. Oldsmobile avait des modèles plus intéressants comme les Intrigue, Alero et Aurora alors que Buick vendait des somnifères tels que les Century, Regal et RendezVous. Ce que je ne savais pas à l’époque, c’est que Buick était et est toujours très populaire en Chine. D’ailleurs, plusieurs des prototypes Buick récents proviennent des studios de design chinois. Voilà pourquoi Buick a survécue. L’an dernier, c’était plus sérieux. Pontiac, Saturn, Hummer et Saab y ont passé. Seule Saab a été rachetée, les autres ne reviendront pas. Sauf quelques modèles plus doués. C’est le cas de la Pontiac G8 qui se réincarnera en Chevrolet et la vedette de l’essai d’aujourd’hui, la Buick Regal 2011 qui reprend le flambeau de la Saturn Aura. En fait, la Saturn tout comme la nouvelle Buick proviennent de la filière européenne de GM, Opel. Voyons de plus près ce qu’Opel peut nous offrir.
D’abord, oubliez les moteurs V6 du passé sous le capot de la Regal. C’est la seule Buick à être exclusivement offerte avec des groupes quatre cylindres depuis 1913. C’est aussi la première Buick à être offerte avec un moteur turbo depuis la légendaire Grand National des années ‘80. La Regal est déjà un succès en Chine où l’acheteur moyen a tout juste 32 ans. Pas mal pour une marque qui auparavant attirait des acheteurs avec presque le double de cet âge. La Regal s’inspire de l’Opel Insignia, une voiture qui a remporté le titre de « Voiture européenne de l’année 2009 ». Ici, au Québec, la Buick Regal 2011 est offerte uniquement en version CXL haut de gamme alors que des versions plus abordables s’ajouteront pour l’année modèle 2012.
Prendre place à l’intérieur d’une Buick devrait être plus douillet qu’à l’intérieur d’une Chevrolet. Je ne suis pas prêt à dire que c’est plus douillet mais il est certain qu’une attention particulière à été porté à la finition de l’habitacle. L’assemblage est bien effectué et les matériaux mous de bonne qualité. Les sièges en cuir chauffants sont très confortables et la vitesse de réchauffement est adéquate. La position de conduite est facile à trouver grâce aux réglages électriques en huit sens. De plus, la colonne de direction est télescopique et inclinable. La banquette arrière soutient un peu moins mais est tout de même confortable. Au centre, on retrouve un large appuie-bras avec porte-verres intégrés et petit coffre à l’intérieur. De retour à l’avant, dans la nacelle des cadrans, on retrouve le tachymètre à gauche et le compteur de vitesse à droite. Entre les deux, deux petits cadrans indiquant la température de liquide de refroidissement et le niveau du réservoir d’essence. De plus, un ordinateur de bord indique plusieurs renseignements sur le fonctionnement du véhicule comme la consommation d’essence. Il est intéressant de constater que l’ordinateur de bord donne la consommation même lorsque le véhicule est immobile avec moteur au ralenti. Vous voyez ainsi combien d’essence vous gaspillez en laissant tourner votre moteur pour rien! Les commandes sont bien disposées sauf peut-être la commande d’ajustement des rétroviseurs. En effet, celle-ci est installée sur la portière mais elle ne fait pas face au conducteur. Faire l’ajustement d’un miroir est donc difficile puisque l’axe de la commande n’est pas bon. Parlant de rétroviseurs, ceux disposés à l’extérieur sont plutôt petits pour le gabarit de la voiture agrandissant de ce fait les angles morts. La climatisation est bizone avec réglages automatiques. Le seul point négatif que j’ai repéré, c’est que l’air climatisé doit fonctionner obligatoirement lorsque vous enclenchez la fonction automatique. Comme il fait froid en hiver, où est l’intérêt d’enclencher l’air climatisé? Au minimum, on devrait avoir le choix! Par contre, à la défense de la fonction automatique, le ventilateur ne s’est jamais emballé et n’a jamais été bruyant afin d’ajuster la température choisie.
Comme dans plusieurs voitures plus luxueuses, le système audio se doit d’être à la hauteur. Ainsi, outre la radio AM et FM, le système de série peut lire les CD et les MP3. En plus, des prises AUX et USB pour iPod sont placées dans le petit coffre entre les deux sièges. De plus, pour un « vrai » iPod, une interface spéciale permet de changer les chansons directement avec les commandes au volant. Excellent! Et la qualité de son de la radio satellite XM est la meilleure de tous les systèmes que j’ai essayés jusqu’à maintenant. La seule ombre au tableau, c’est que les prises dans le petit coffre sont « à bascule » et difficile à atteindre en plus de ne pas être éclairées donc difficile d’y brancher un appareil. Une simple relocalisation réglerait le problème. En option, un système de navigation avec disque dur de 10 Go pour la musique est disponible. Le coffre est de bonne dimension malgré son seuil de chargement élevé. De plus, pour de grands ou gros objets, vous avez le choix d’une trappe à skis ou d’abaisser complètement la banquette. Très bonne idée d’offrir les deux options!
Au volant de la Buick Regal 2011, on a une agréable impression de conduire une voiture plus petite. La direction est vive et précise. La tenue de route a vraiment un accent européen. Et même si c’est une Buick, on a résisté à l’envie d’assouplir les réglages de suspension. On n’est donc pas en présence d’une suspension guimauve mais plutôt d’un très bon compromis entre le confort et la tenue de route. Des roues de 18 pouces en alliage sont de série et le modèle Turbo devrait compter sur des 19 pouces. Le groupe motopropulseur de base est le moteur Ecotec de 2,4 litres doté maintenant de l’injection directe produisant 182 chevaux. Ses performances sont assez bonnes pour un quatre cylindres. Son point faible est sa sonorité plutôt rustre, surtout sous le capot d’une Buick. La transmission est automatique à six rapports avec mode séquentiel. Celui-ci offre des changements de rapports plutôt lents alors il vaut mieux rester en mode automatique. Au début de l’année 2011, un moteur 2,0 litres turbo de 220 chevaux sera offert. Ce qui est bien c’est qu’une transmission manuelle à six rapports pourra y être couplée, fait très rare chez Buick. Ce moteur promet les performances d’un V6 et l’économie d’un quatre cylindres. On verra bien! Les freins sont à disques aux quatre roues et font un excellent travail. L’antiblocage ABS et l’aide au freinage évolué sont évidemment de série.
C’est une belle surprise que cet essai de la Buick Regal 2011. Lorsque j’étais adolescent, je me souviens d’avoir dit que plus vieux, je m’achèterais une Buick! Maintenant, plus besoin d’être vieux pour acheter une Buick. D’ailleurs, GM vise avec la Regal des concurrentes aussi bien établies que l’Acura TSX, la Volvo S60 et la Volkswagen Passat CC. L’avenir nous dira si la cible était la bonne mais il est certain que la Regal 2011 est douée. Et il y a plusieurs autres caractéristiques que je n’ai pas nommées, faute d’espace. Il aurait fallu que j’écrive deux textes! Donc, General Motors semble avoir compris que seule la qualité peut imposer la marque Buick face aux marques de luxe de la concurrence. J’aimerais personnellement qu’on travaille un peu le 2,4 litres pour qu’on lui donner une sonorité digne de la marque mais pour les performances, c’est déjà très bien. J’ai bien hâte de voir l’arrivée du moteur turbo. Si GM continue sur sa lancée, nous verrons bientôt de bien belles réalisations chez Buick!
Conditions de l’essai
Réalisé du 25 octobre au 1er novembre 2010.
Journées de soleil et de pluie, entre 7 et 14 C.
Modèle essayé : Buick Regal CXL 2011
Assemblée à Oshawa, Ontario, Canada (début 2011)
Échelle de prix : 31 990 à 34 990 $ + taxes et options
Prix du modèle essayé : 36 065 $ + taxes
Distance parcourue : 774,3 km (26 % autoroute)
Consommation moyenne : 9,5 L/100 km
Régime-moteur à 100 km/h : 1 800 tours/minute
Régime-moteur à 115 km/h : 2 100 tours/minute
Véhicule fourni par General Motors Canada.
Merci à Robert Pagé.
Photos prises à Ste-Élisabeth, Qc