Nous poursuivons aujourd'hui notre série sur les prédictions pour 2011 avec la rédaction de Bank Systems & Technology qui nous propose sa sélection de 10 tendances technologiques ayant le potentiel de "changer la donne" et d'offrir aux DSI des institutions financières les moyens de répondre à leurs objectifs.
La révolution de la banque mobile. Le smartphone s'est banalisé en 2010, ce qui se traduit pour les banques par une opportunité d'augmenter l'utilisation de leurs services en tout lieu, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. L'adoption de la banque mobile est en forte croissance mais, pour les analystes, ce n'est qu'en développant des services innovants à forte valeur ajoutée que les institutions financières pourront attirer de nouveaux clients et les conserver. L'exemple donné est (naturellement) celui du dépôt de chèque sur mobile.
L'exploration du cloud hybride. Même si toutes les applications ne sont pas concernées, les banques ne peuvent plus ignorer le "cloud". Ce sont d'abord les nuages internes qui vont se développer, grâce à la virtualisation, apportant plus d'efficacité dans le SI (meilleure utilisation des ressources informatiques, déploiements accélérés...). Et les établissements les plus en pointe commenceront dès 2011 à tester les "clouds" hybrides, qui leur permettront d'étendre, de manière transparente, les ressources internes vers des infrastructures publiques, lorsque la demande croît au-delà des capacités disponibles.
L'agence automatisée. Cette tendance n'est pas réellement nouvelle mais le développement des canaux internet et mobile associé aux pressions croissantes pour la réduction des coûts et l'augmentation des ventes rend l'automatisation des agences toujours plus prioritaire. Et bien que les efforts portent encore beaucoup sur les automates en libre service, le mouvement commence aussi à arriver derrière les guichets avec, par exemple, la numérisation de chèques en agence.
Les médias sociaux pris au sérieux. Qu'elles le veuillent ou non, toutes les institutions financières sont présentes au coeur des médias sociaux, par la voix de leurs clients. La prise de conscience de cet état de fait est en bonne voie et 2011 verra la majorité des banques devenir active sur le web social et participer aux conversations qui les concernent. Cette tendance sera favorisée par l'émergence de véritables plates-formes de gestion de contenu pour les réseaux sociaux (Twitter et Facebook en tête). Sur un autre plan, les outils de suivi et d'analyse des réseaux sociaux gagnent en crédibilité et permettent aux entreprises de percevoir et comprendre ce qui se dit sur elles, voire de mesurer presque en temps réel les effets de ces discussions sur leurs ventes ou le trafic sur leurs sites.
L'équilibre entre risques et développement. Alors que les banques (et les gouvernements) souhaitent développer le crédit, de nouvelles réglementations, dont Bâle III, imposent de nouvelles contraintes dans la gestion des risques. Afin d'atteindre l'équilibre idéal entre ces deux exigences contradictoires, les banques devront développer des modèles personnalisés de calcul des ratios de capital et apprendre à mieux analyser les données dont elles disposent.
La modernisation des systèmes. Malgré les coûts gigantesques et les risques associés, les banques entrent dans une phase de modernisation de leurs "systèmes coeurs" (core banking). Aux Etats-Unis, 4 des 20 premières institutions sont ainsi engagées dans de tels projets en 2011. L'objectif est de répondre à de nouveaux enjeux auxquels les systèmes existants, vieillissants, ne peuvent plus faire face, tels que la flexibilité (par exemple pour la constitution rapide de nouvelles offres) ou le "temps réel" (voir l'exemple de CBA sur ce sujet).
La nouvelle génération décisionnelle. Le domaine de la BI (Business Intelligence) est plus piloté par le développement du marché que par une évolution technologique. Alors que les analystes insistent depuis longtemps sur la valeur des outils d'analyse pour la gestion des risques, la connaissance des clients, l'optimisation des stratégies marketing et commerciales..., les nouvelles réglementations américaines sur les frais bancaires risquent d'être le déclencheur de la prise de conscience (au moins aux Etats-Unis). En effet, une meilleure visibilité sur les comportements des clients, notamment dans le domaine des paiements, permettra aux banques de mieux cibler leurs efforts pour maintenir leurs profits.
L'arrivée du paiement mobile. Comme tous les ans depuis près de 10 ans, les analystes prédisent l'explosion du paiement mobile pour 2011. Pourtant, cette fois, il se pourrait bien qu'ils aient raison. L'arrivée de la technologie NFC (pour le paiement sans contact) dans les téléphones, le lancement d'initiatives fédératrices (comme ISIS aux Etats-Unis) et le développement constant d'offres alternatives sont autant de raison pour justifier cet optimisme.
La collaboration. Le besoin de travailler ensemble malgré les distances est de plus en plus critique dans les entreprises. Pour les plus timides d'entre elles, cette exigence se traduit par l'adoption de systèmes de gestion documentaire (qui permettent non seulement le partage à distance mais favorisent également la "pérennisation" de l'information). Pour les banques les plus avancées, ce sont également les installations de téléprésence pour les échanges internes ou les outils de visioconférence qui proposent aux clients de dialoguer à distance avec les experts qu'ils recherchent.
L'automatisation des prêts. Le sujet est peut-être plus sensible pour les banques américaines après la crise qu'elles viennent de connaître. Deux tendances opposées s'affrontent dans le domaine du prêt (immobilier, en particulier) avec, d'une part, une volonté de développer cette activité mais, d'autre part, la nécessité de limiter les risques associés. Ces derniers temps, c'est ce second impératif qui a pris le dessus, amenant à des processus de décisions très ralentis et, conséquence directe, une satisfaction de la clientèle en berne. Les établissements gagnants seront ceux qui sauront mettre en place les outils permettant d'accélérer les processus. La tâche n'est cependant pas aisée car elle implique de multiples systèmes (gestion des risques, détection de fraude, conformité réglementaire, gestion de documents...).
Quelques unes de ces prédictions concernent surtout le marché américain mais elles pourraient néanmoins inspirer les banques françaises. Pour le reste, à la suite des prédictions moins ciblées de Gartner et IDC (et d'autres), on se rend compte que quelques sujets vont être incontournables en 2011 : cloud, mobile, réseaux sociaux... Vous les retrouverez certainement sur "C'est pas mon idée !"