Le désintéressement ou l’intérêt que l’on porte à un style d’art est propre de chaque époque. Souvent, c’est pour de mauvaises raisons que les étiquettes comme « Art pompier » ou « Art de la Pin-up » sont inventées en omettant de considérer le contexte socioculturel auquel ces étiquetages ont vu le jour. Tout comme la désacralisation de l’Homme au casque d’or qui peut être un assainissement nécessaire et souhaitable pour l’oeuvre de Rembrandt compte tenu du nombre d’oeuvres attribuées à ce dernier, mais combien dommage pour l’art. Car la beauté de ce pompeux casque de l’homme au regard sévère et triste vaut son pesant d’or, bien plus que tout or que représente le casque lui-même.
Le terme « Art pompier » est arrivé à l’époque de la naissance de l’Impressionnisme. C’est une époque où la floue optique impressionniste représente une façon nouvelle de voir la réalité, même si le départ de l’Impressionnisme était difficile comme toute chose à son début. L’idéal esthétique à la fin du 19e pour des pays du vieux continent n’était plus cette vision du monde aseptisée qu’on voit dans l’art académique. On se souhaite un monde nouveau, de lumière et de vitesse malgré les guerres et les misères humaines.
L’art de Pin-up est né d’une époque où la photographie couleur n’est pas encore développé. Au milieu du 20e, la consommation de masse et la pub se développent et les moeurs se décontractent… mais le poids de la moralité pèse encore. L’idéal d’une société moderne que représentent les États-Unis se construit autour de la famille, de son enrichissement et de la consommation des membres de la cellule familiale. Le calendrier et les affiches de dimension modeste pour les foyers et celles qui sont surdimensionnées pour des places publiques sont le véhicule de promotion par excellence pour une société de consommation. Ainsi est né l’art de Pin-up au cours des années 1940-50.