de l’alchimie au XXIème siècle

Publié le 03 janvier 2011 par Ladrevert

La chimie est née d’hier: il y a cent ans à peine qu’elle a pris la forme d’une science moderne. Cependant les progrès rapides qu’elle a faits depuis ont concouru, plus peut-être que ceux d’aucune autre science, à transformer l’industrie et la civilisation matérielle, et à donner à la race humaine sa puissance chaque jour croissante sur la nature. C’est assez dire quel intérêt présente l’histoire des commencements de la chimie. Or ceux-ci ont un caractère tout spécial: la chimie n’est pas une science primitive, comme la géométrie ou l’astronomie; elle s’est constituée sur les débris d’une formation scientifique antérieure; formation demi-chimérique et demi-positive, fondée elle-même sur le trésor lentement amassé des découvertes pratiques de la métallurgie, de la médecine, de l’industrie et de l’économie domestique. Il s’agit de l’alchimie, qui prétendait à la fois enrichir ses adeptes en leur apprenant à fabriquer l’or et l’argent, les mettre à l’abri des maladies par la préparation de la panacée, enfin leur procurer le bonheur parfait en les identifiant avec l’âme du monde et l’esprit universel. L’histoire de l’alchimie est fort obscure. C’est une science sans racine apparente, qui se manifeste tout à coup au moment de la chute de l’empire romain et qui se développe pendant tout le moyen âge, au milieu des mystères et des symboles, sans sortir de l’état de doctrine occulte et persécutée: les savants et les philosophes s’y mêlent et s’y confondent avec les hallucinés, les charlatans et parfois même avec les scélérats. Cette histoire mériterait d’être abordée dans toute son étendue par les méthodes de la critique moderne. Sans entreprendre une aussi vaste recherche qui exigerait toute une vie de savant, je voudrais essayer de percer le mystère des origines de l’alchimie et montrer par quels liens elle se rattache à la fois aux procédés industriels des anciens égyptiens, aux théories spéculatives des philosophes grecs et aux rêveries mystiques des alexandrins et des gnostiques. Les origines mystiques. Les saintes écritures rapportent qu’il y a un certain genre de démons ayant commerce avec les femmes. Hermès en a parlé dans ses livres sur la nature. Les anciennes et saintes écritures disent que certains anges, épris d’amour pour les femmes, descendirent sur la terre, leur enseignèrent les œuvres de la nature; et à cause de cela ils furent chassés du ciel et condamnés à un exil perpétuel

in Les Origines de l’Alchimie par le grand chimiste Marcelin Berthlot, ed 1885

2010 :

[Image credit: Jurii / Wikimedia Commons]

Une équipe japonaise (Université de Kyoto) a réussi à recréer du palladium à l’aide de nanotechnologies (et en utilisant comme matières premières : argent et rhodium, composé rare aussi…). Cette équipe regarde à synthétiser (nébuliser) d’autres matières rares.

Ceci est intéressant car la plupart des technologies dites vertes ou les composants nécessaire à notre technologie de communication et particulièrement à l’informatique utilisent des matières rares… leur rareté occasionne d’une part des instabilités politiques et des guerres comme pour le Coltan, voir l’étude de l’école de guerre économique ici. D’autre part ces ressources très mal recyclées et en quantités limités font peser des risques sur les développements technologiques (et on peut se poser également le sérieux d’allégation de généralisation de certaines technos…), à tel point que l’UE a publié en 2010 un rapport avec recommandations concernant ces matières rares

A défaut de plus d’information et des développements de la techno japonaise on pourra toujours relire avec délices Berthelot et réfléchir sur la face cachée de nos développements technologiques…