Bernard Pivot inaugure l’année par une chronique (Le Journal du dimanche, 2 janvier) consacrée au nouveau roman d’Andreï Makine, Le livre des brèves amours éternelles (Seuil, parution le 6 janvier). Chez un écrivain qu’il estime «au mieux de son talent classique» (l’expression ne semble pas avoir été suscitée par un enthousiasme débordant), il trouve «la dissidence par l’amour».
À dire vrai, ce «splendide roman» paraît avoir retenu l’attention de Bernard Pivot par ce qu’il éveille chez le lecteur de souvenirs brûlants de ses propres passions – encore que l’introduction de l’article ne soit pas très claire, si bien qu’on se demande, un temps, s’il est question du livre de Makine ou d’autre chose.
De toute manière, «le personnage le plus émouvant est un authentique dissident» et non le narrateur. Voilà qui tendrait, chez un esprit mal tourné, à évoquer, malgré les compliments, un échec: si la fiction est moins puissante que la réalité, à quoi sert-il d’écrire un roman?