Des animaux traduits en justice

Publié le 03 janvier 2011 par Suisseblog

Aussi loin qu’on remonte dans l’Histoire, l’homme a tenté par tous les moyens de dominer la nature.  Il s’est même permis de juger et de condamner en tribunal des animaux ayant commis des crimes. On trouve déjà dans la Bible (l’Exode) cette phrase : « Si un bœuf encorne un homme, l’animal doit être lapidé. » Il y a eu des procès pour plusieurs espèces animales : chèvres, chevaux, porcs, taupes, taons, chiens, chats, insectes et même…escargots!

La première mention de la traduction d’un animal devant les tribunaux date de l’année 800 de notre ère. Il s’agissait d’un essaim d’abeilles accusé d’avoir couvert de piqures et tué un homme. L’essaim fut condamné à périr par étouffement.

Quelque part en Normandie, en l’an 1394, c’est un porc qui fut jugé et pendu pour avoir dévoré un humain. Un autre jugement particulièrement original fût rendu en 1519 contre des taupes qui avaient ruinées une récolte parce qu’elles avaient creusé tellement de tunnels que l’herbe ne pouvait plus pousser dans ce champ. Les « gratteurs » furent condamnés à l’exil. Mais la cour accorda un sauf-conduit en allouant 14 jours de délai supplémentaire aux taupes qui avaient des enfants et celles jeune en âge.

Des magistrats spécialisés

Encore plus étonnant, au Moyen-Age, les bêtes que l’on présentait au Tribunal des animaux pouvaient compter sur la présence d’un avocat pour les représenter et faire valoir leurs droits. Certains magistrats devinrent mêmes spécialisés et célèbres dans la défense des animaux. En 1499, l’un d’eux défendit les intérêts d’un ours qui avait semé la pagaille dans plusieurs villages. Il le fit libérer en réclamant le droit de l’ours d’être jugé par ses pairs soit, les autres ours. L’histoire ne dit pas si ses congénères ont donné suite à cette suggestion.

Aujourd’hui, quand un animal est considéré dangereux parce qu’il a attaqué ou tué un humain, est exécuté…sans avocat ni procès.