C'est le plus grand des voleurs. Oui, mais c'est un gentleman !
Aujourd'hui, Sherlock Holmes jouit d’une renommée certaine suite entre autre à un renouveau
Le temps de cet article, je vais vous présenter le personnage d’Arsène Lupin. Il y a tant d’épisodes que je n’ai pas encore tout lus. Mon opinion se fonde sur les suivants : Arsène Lupin, gentleman cambrioleur, L’aiguille creuse, 813 (qui regroupe La double vie d’Arsène Lupin et Les trois crimes d’Arsène Lupin) et Le bouchon de cristal. Parmi cet échantillon, 813 m’apparait comme un must have tant le personnage y est fouillé, torturé, atypique, bref, mauvais genre.
En effet, Arsène Lupin ne souffre d’aucun remord lorsqu’il vole, même en employant la force. Il peut mettre en place les stratagèmes les plus invraisemblables, ils apparaitront tout à fait cohérents. Ces stratégies apparaissent, au fil des lectures, comme des amusements pour le lecteur. Elles sont effectivement récurrentes. Parmi celles-ci, nous retrouvons le changement d’identité et d’apparence. Retrouver le « vrai » Arsène Lupin derrière ses multiples identités relève du jeu de notre enfance : mais où est Charlie ? Il peut également compter sur une équipe sans faille et fidèle, dans laquelle son ancienne gouvernante est un élément clef. Pourquoi donc s’embarrasse-t-il de tous ces stratagèmes ? Et bien, simplement parce qu’il se refuse à tuer. Aussi, la question n’est pas de savoir s’il va réussir (à récupérer le magot, à s’en sortir vivant, etc.) mais bien comment. En soi, la trame apparente n’est pas centrale tant ce sont les exploits du personnage qui importent.
Mais voilà, ce côté redondant peut ennuyer aussi sûrement qu’il divertit. Les ficelles sont parfois vraiment trop grosses, tant et si bien qu’on attend le dénouement sans toujours se prendre au jeu. Pour ce trait noir, Le bouchon de cristal emporte mon désamour. Heureusement, un diptyque aux allures de chef d’œuvre est présent dans le corpus à disposition : 813. Arsène Lupin y souffre comme jamais. Les certitudes, s’il en est, sur le caractère du personnage sont mises à mal. On se demande où sont ses motivations. Si elles sont effectivement louables. Après tout, même cambrioleur, il n’en était pas moins un gentleman, faisant preuve de solidarité et d’amour parfois désintéressé pour son prochain. Et pourtant, ce n’est pas si simple bien sûr. On se prend tour à tour à aimer puis à mépriser cet anarchiste aux allures d’aristocrate, ce bourgeois aux manières de contestataire. Autant, La double vie d’Arsène Lupin surprend parce qu’il semble qu’il en ait bien plus. Autant Les trois crimes… pousse Maurice Leblanc à se surpasser. Si vous n’en avez qu’un à lire, c’est 813.
Je ne cherche pas l’exhaustivité bien sûr. Je souhaite simplement vous faire partager mon enthousiasme pour cette figure de la littérature policière francophone. Car après tout, même Sherlock Holmes le non-moins-fameux a le droit à un adversaire à sa hauteur.
note :
Les murmures