Citoyens !
Il y a un an, dépêché par Luc Mandret à la (re)présentation des Créateur de Possibles, nous rencontrions NKM et Benoist Apparu. Rappel des conclusions d’il y a un an sur l’initiative et notamment sur les objectifs de fond :
- on tambourine que l’UMP prend un risque. Il ne s’agit pas de risque, il s’agit de préparation sage et maline de 2012 et surtout 2017 :
- l’UMP va pouvoir avec cette plateforme modeste commencer à tester une forme de démocratie participative, forme qui est loin d’être encore naturel à l’interne
-l’UMP ne vise pas des millions d’utilisateurs, mais les quelques milliers qui peuvent faire pencher la balance sur des élections présidentielles. Rappelons que pour beaucoup de théoriciens, une élection se joue à quelques centaines de milliers de votants, pas à 60 millions
-l’UMP ne vise pas dans cette plateforme à faire communiquer ses militants (et donc à devenir public) mais à s’octroyer un capital sympathie auprès des sans-cartes- On peut aussi se dire que NKM continue un peu plus sa marche vers un statut présidentiable. Si Sarkozy a été l’intuitif génial des médias, pourquoi NKM ne deviendrait pas cette intuitive géniale du bouche-à-oreille
- s’il s’agissait simplement de se nourrir de l’opinion des individus, pourquoi l’UMP n’aurait tout bonnement pas mis en place un système de monitoring poussé ?
- cette plateforme qui repose sur le mythe du “quand on veut on peut” sera surtout l’occasion de détecter de nouveaux relais d’opinions locaux et de mailler plus profondément la France en bypassant le système institutionnel encore favorable aux barons du PS. Du Gerrymandering au Socialmandering ?
Bilan à quelques jours de la fermeture de la plateforme : l’éducation Social Media a en partie fonctionné. Pas grâce aux Créateurs de Possible mais plus spécifiquement via une stratégie plus large. Quelques éléments de mon point de vue :
- Sarkozy avait décomplexé en 2007 une certaine droite d’assumer le fait d’en être. En soirée, un Jeune Pop’ ne se cache pas. Et bien l’UMP a réussi en 2010 à faire sortir du secret les militants qui, portés par Benjamin Lancar, dans le rôle d’électron fou du roi, pimbèche digitale et plomb sauteur du système UMPiste, le revendiquent
- L’UMP gère le timing de campagne : ressusciter les cadres opérationnels du parti, générer de la visibilité pour le mouvement, donner du grain à moudre pour les “recruteurs” (vous savez, ces “jeunes” qui font la tournée des premières années dans les facs, et pas que celles de droit)
- L’UMP a préparé la militance pour 2012 : n’oublions pas un élément ; il y a eu du grabuge au sein de l’organisation. Les guerres Bertrand vs Copé ne font que commencer, ce qui veut dire que les actions et les directions sont en fait en standby depuis au moins 1 à 2 mois avant le remaniement. Les plateformes de message vont être développées ainsi que le “programme” de campagne. Les militants vont donc à peine commencer à être activés à destination du public d’électeurs
- L’UMP a testé différents cannevas de “drive to” à petite échelle maitrisable
- L’UMP a réussi à imposer différents acteurs de droite comme référents pour les journalistes web (et oui : les journalistes sont au coeur de la propulsion de la conversation, et sont bien parties prenantes : ils ont eux aussi un contrat de lecture à donner pour leurs lecteurs…)
- L’UMP a réussi à cliver sur son agenda et à le cadenasser, pas celui du PS : quelle idée proposée par le PS a été en gros titre cette année et a imposé une réponse de l’UMP ? A ma connaissance, aucune (et les grèves contre la réforme des retraites sont une magistrale démonstration de déperdition de valeur pour l’opposition, n’ayant pas su proposer une alternative claire et positive)
- L’UMP a un formidable exemple d’échec : les Créateurs de Possible. Alors qu’en 2007, l’UMP était bien dépourvu vs Désir d’Avenir et le formidable travail de Benoît Thieulin, et bien la chaine de commandement médiatique (sociaux, journalistiques…) de l’UMP n’a (presque) plus à rougir par rapport à l’opposition : on & offline ont rejoint le même timing. Le leadership semble plutôt plus dur et cohérent (même dans la stupidité, je précise quand même…)
- Pour NKM : j’avoue un plantage
Affaire à suivre mais opposants : vous devez vous aussi tenir un discours homogène; nous ne sommes que des électeurs, que diable, et la cohérence des faits est le principe de départ de toute plateforme de conversation…