La ZAPA, késako ?
Innovation de la loi Grenelle 2 du 12 juillet 2010, c’est une « zone d’actions prioritaires pour l’air ». Une telle zone peut être instituée, à titre expérimental, dans les communes ou groupements de communes de plus de 100 000 habitants dans lesquels une mauvaise qualité de l’air est avérée, notamment par des dépassements de normes réglementaires ou des risques de dépassements de ces normes. Pour l’instant, six collectivités volontaires ont été choisies pour étudier toutes les modalités de mise en œuvre de l’expérimentation : Grand Lyon, Grenoble-Alpes Métropole, Clermont Communauté, Pays d’Aix, Plaine Commune et la ville de Paris. L’objectif est de lutter contre la pollution atmosphérique et notamment réduire les émissions de particules et d’oxydes d’azote.
L’objectif est donc louable mais quand on regarde les moyens pour y parvenir, c’est là que le bât blesse !
En effet, l’accès à cette zone sera interdit à certains véhicules, par référence à une nomenclature établie par arrêté du ministre chargé du développement durable. Si cet arrêté n’existe pas encore, les véhicules ciblés semblent être les vieux diesels, les 4x4 et peut-être les grosses cylindrées. Rien que ça ! Mais qu’est-ce exactement qu’un vieux diesel ? On aimerait le savoir ! De plus, les 4x4 aux normes Euro 4 et Euro 5 ne sont plus des monstres polluants comme on aimerait nous le faire croire.
Le principal problème est cependant l’aspect social de cette mesure. En effet, depuis de nombreuses années la France mène une forte politique d’incitation à l’achat de véhicules diesels, que ce soit par des mécanismes fiscaux ou par le système du bonus-malus. Résultat : près de 75% des voitures vendues en France roulent au diesel. On voit ici immédiatement le paradoxe qui consiste à favoriser l’achat de véhicules diesels pour ensuite les interdire ! En outre, comment vont faire les ménages aux revenus les plus faibles qui ne peuvent se permettre de renouveler leur véhicule ? Sont-ils condamnés à aller vivre à la campagne ?!
On peut également s’interroger sur les véritables intentions des défenseurs de la ZAPA. N’y a-t-il pas une idéologie sous-jacente à cette mesure ? Il est légitime de se poser la question lorsqu’on sait que Denis Beaupin, l’actuel adjoint au Maire de Paris chargé du développement durable est en première ligne pour les imposer. Le « Khmer vert », comme le surnomment ses détracteurs, est en effet connu pour ses nombreuses croisades anti-voitures…
Quel est donc véritablement l’objectif des zones d’actions prioritaires pour l’air : rechercher le bien-être des habitants en diminuant la pollution ou se débarrasser définitivement de la voiture ? La mise en place des ZAPA pourrait bien être au final qu’une mesure escrologique de plus…