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Remake et Reboot à Hollywood.

Publié le 03 janvier 2011 par Flow

Remake et Reboot à Hollywood.

Manque d'imagination ou réelle volonté d'innover?

  

 

 

 

  

Depuis le début de la décennie environ, tout fan de cinéma s'est à un moment ou à un autre plaint de la vague de remake ayant infesté les salles obscures. Maintenant que cette dernière est terminée, il est temps de dresser un bilan du phénomène. Est il ancré durablement? Menace t'il la créativité? Je vais essayer de traiter ce sujet de la manière la plus objective possible. J'entends par là que je vais éviter toute vision pessimiste du mec désabusé du genre : c'était mieux avant, l'âge d'or blablabla... Ce genre de pensées ne fait pas avancer le débat et j'ai toujours eu la conviction qu'il faut savoir vivre avec son temps. Chaque époque et chaque société à ses travers. Idéaliser le passé et s'en servir comme bouclier face au présent, équivaut à se couper de ce dernier et par conséquent du bonheur. Blaise Pascal serait content de moi mais on n'est pas là pour parler philo (désolé, j'ai un Bac L et les séquelles sont toujours présentes). Il est bien évidemment hors de question d'être exhaustif. Les remake et autres reboot, il en existe des tonnes. Parler de chacun d'entre eux serait laborieux et contre-productif. Je préfère me consacrer sur quelques exemples (que j'ai vu, il faut rester cohérent) et tenter de démontrer quelques idées. Ils vous appartient donc, chers lecteurs, d'enrichir le débat avec vos expériences personnelles du phénomène.

I- Définition.

Le remake, c'est refaire quelque chose qui a déjà été fait auparavant, c'est actualiser un film passé, afin de le faire coller à de nouveaux codes, de nouvelles problématiques, plus actuelles. Le reboot est également un remake, mais il implique plus d'un seul film. Il s'agit de recommencer à zéro une saga entière. Ce phénomène est plus actuel et touche plus particulièrement les films de super-héros. Ce qui est intéressant, c'est la dimension actualisation dans cette définition. Le remake a une connotation péjorative dans la bouche des cinéphiles. Mais la volonté de s'approprier le passé, de se tourner vers sa propre Histoire afin d'en livrer une version revue et corrigée par une génération nouvelle enrichie par ses représentations propres n'a rien de négatif, bien au contraire. En parallèle, il est vrai que certaines tendances actuelles sont symptomatiques d'une époque portée sur la rapidité, la génération fast-food, qui ne s’embarrasse pas vraiment de qualité. Le dossier suivra donc ces deux pistes, au travers de quelques caractéristiques du remake.

 

 

II- Histoires universelles.

Il y a des histoires et des mythes qui sont universels. Ils parlent à tout être humain peu importe son époque ou son lieu de naissance. Cette universalité pousse au remake. Chaque génération a droit à sa version car chacune d'entre elles à sa pierre a ajouter à l'édifice. Il faut voir ces remakes en séries comme une unité, un bloc qui livre de précieuses informations sur l'époque interrogée, sur les représentations et les mentalités. Cette dimension du remake est, à mes yeux, la plus belle. En effet, on peut y voir la permanence des sentiments humains universels et toute les petites différences qui font la beauté de chaque époque.

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Je pense que l'exemple le plus parlant est le fait divers le plus célèbre du XXème siècle: le naufrage du Titanic. La catastrophe a eu lieu dans la nuit du 14 au 15 avril 1912. A cette époque, le cinéma en est encore à ses balbutiements. Depuis, il y a eu 10 films ou téléfilms consacrés au gros bateau qui coule. Entre 1912 et 1997 plus exactement. Si la version de 1997, réalisée par James Cameron a mis tout le monde d'accord pour un petit moment, il est évident que nous y reviendrons plus tôt que nous le pensons.

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Le premier film date du 14 Mai 1912, soit un mois après le naufrage. Une actrice américaine qui était à bord y reprend son propre rôle. Saved from The Titanic est réalisé par Étienne Arnaud et a totalement disparu aujourd'hui. Ce naufrage a intéressé des cultures différentes. Ainsi, si les Anglo-saxons réalisent la majorité des films, on compte des versions allemandes (In Nacht Und Eis, 1912) et italienne (Titanic, 1915). On a même en 1943, un film de propagande nazie! Titanic (de Werner Klinger) met l'accent sur la cupidité des Britanniques à travers le personnage de Bruce Ismay le propriétaire du navire alors qu'un gentil et noble officier allemand le sauve!

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Tout cela pour montrer que dans ces sujets qui parlent à tout le monde, chacun peut trouver ce qu'il lui plaît afin de parler à sa génération. Et n'oublions pas une composante essentielle de l'Homme: la mémoire. La transmission de cette dernière est très importante (c'est d'autant plus vrai pour le Titanic, la dernière survivante s'étant éteinte en 2009) et le cinéma est un excellent moyen d'y parvenir. Les possibilités de remake sont donc infinies, d'autant que l'Histoire est riche.

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Les mythes du cinéma qui n'ont aucune existence réelle, eux, sont également sujets aux remake, toujours pour leur universalité. Prenons l'exemple de King Kong. En 1933, ce singe géant s'inscrit dans l'inconscient collectif d'une génération. Et comme pour le Titanic, des remake voient le
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jours à des intervalles presque réguliers: King Kong de John Guillermin (1976) et King Kong de Peter Jackson (2005). Et de la même façon, les autres pays s'approprient le mythe et l'arrangent à leur sauce: Wasei Kingu Kongu, de Torajiro Saito (1933) pour le Japon, Banglar King Kong (2010) au Bangladesh (un film qui vaut son pesant d'or pour tout nanardophile qui se respecte, allez sur Nanarland)!

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Ce ne sont que deux exemples parmi tant d'autres de remake rendus essentiels par le temps qui passe. A travers ces derniers, les générations successives s'approprient le cinéma, son passé et sa richesse.

A suivre partie III: Le cinéma horrifique: le revers de la médaille.


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