Un des avantages indéniables de Windows server est sa simplicité de prise en main. C’est une raison pour laquelle GNU/Linux peine à séduire nombre d’administrateurs système réfractaires au ré-apprentissage. Différentes solutions se sont pourtant développées pour faciliter l’accès à GNU/Linux pour nos serveurs. Je vais vous parler de l’une d’entre elles : webmin.
Qu’est ce que Webmin?
Webmin est un interface d’administration web pour Unix et GNU/Linux. Cette solution permet de gérer ses comptes utilisateurs, son Apache, son DNS, son firewall ou encore administrer ses partages, etc. depuis un navigateur web. Presque tous les services supportés par un serveur GNU/Linux peuvent être pilotés par Webmin. Plus besoin de manipuler soi-même les fichiers systèmes (comme le /etc/passwd, par exemple) : webmin le fait. Le tout via un navigateur, l’administration du serveur peut donc être pilotée depuis n’importe où. Webmin peut aussi être utilisé en cluster pour gérer une ferme de serveurs depuis un seul point de contrôle : votre site web de management.
Pour ainsi dire, Webmin est à GNU/Linux ce que la MMC est à Windows. Webmin est multiplateforme puisqu’il existe une version pour Unix, pour Solaris, pour les distributions Linux utilisant RPM (Redhat, Fedora, CentOS, SuSE, Mandriva…) et pour celles utilisant DEB (Debian, Ubuntu…).
L’avantage de la solution? Outre sa simplicité, elle est peu gourmande en ressources (pas d’interface de type gnome nécessaire). Elle permettra de monter un serveur GNU/Linux sur une machine un peu vieille et de profiter des avantages d’une interface graphique sans pâtir de ses inconvénients.
Installation de Webmin
Prenons le cas de l’installation de Webmin sur un serveur Ubuntu 10.04LTS. L’installation se fera en ligne de commande, de la sorte :
wget http://prdownloads.sourceforge.net/webadmin/webmin_1.530_all.deb sudo dpkg –i webmin_1.530_all.deb
Il se peut alors que l’installation échoue en raison de l’absence de dépendances (à savoir perl libnet-ssleay-perl openssl libauthen-pam-perl libpam-runtime libio-pty-perl libmd5-perl). On règle cela avec la commande :
sudo apt-get -f install
Puis on relance l’installation :
sudo dpkg –i webmin_1.530_all.deb
Remarque : pour cette installation, j’utilise la dernière version en date. Avant de vous lancer, vérifiez si une mise à jour n’a pas été publiée ici depuis.
Accès à Webmin
L’accès à sa console de gestion webmin se fait via un navigateur web à l’adresse https://ip_de_serveur:10000 ou https://nom_du_serveur:10000. L’accès étant en https, il faudra valider le certificat émis par le serveur pour se connecter.
L’accès se fait dans un premier temps avec son compte système. Toutefois, des comptes spécifiques webmin peuvent être créés ensuite depuis la console. Ces comptes pourront avoir accès ou non à tous les services.
L’interface par défaut est très sobre et me convient. Pour ceux qui ne sont pas de mon avis, elle est personnalisable et différents thèmes sont aussi applicables. Chacun pourra donc y trouver son compte. De même, si la langue par défaut est l’anglais, cette option se paramètre aussi et le site peut donc être francisé.
Un petit peu plus loin dans webmin
Les possibilités de webmin sont bien trop nombreuses pour être résumées en un seul article. Je vous propose donc de juste faire une petite découverte afin de vous faire une idée.
Le menu latéral gauche (du thème par défaut) permet d’accéder aux différentes catégories de l’administration :Webmin, Système, Serveurs, Autres, Réseau, Matériel, Clusteur, Un-used Modules. Sous chaque catégorie, différentes sous-catégories mèneront à l’administration complète du serveur.
Si le programme/module dont vous avez besoin n’est pas présent par défaut, il peut être installé depuis la catégorie Un-used Modules. Fait intéressant, l’installation est clairement décrite : la commande employée est affichée et son résultat dans le terminal aussi. Ainsi, le service prend une dimension pédagogique puisque l’on peut reprendre les commandes à son compte pour les exploiter sans interface, pour se former. De plus, le retour terminal permet d’effectuer une maintenance en cas d’erreur à l’installation.
On retrouve cette dimension pédagogique dans l’accès direct à la documentation (le man) pour permettre d’affiner ses configurations.
Parmi les nombreux détails de webmin, j’ai trouvé intéressant l’explorateur de fichier en JAVA qui permet aussi l’édition des fichiers. Utile pour une petite modification rapide.
Les détails de ce genre sont très nombreux et rendent l’utilisation de webmin vraiment intéressante. Bien sûr, on conserve un accès à l’administration « classique » de son serveur, que ce soit en ligne de commande/SSH ou en interface, connecté en direct sur le machine, mais très vite on se prend au jeu de la facilité et de l’interface de webmin. D’autant que, comme expliqué plus haut, ce n’est pas une facilité oisive puisque la solution permet aussi d’améliorer ses compétences en administration GNU/Linux. Vous verrez, l’essayer, c’est l’adopter!
Si cet article rencontre du succès, je créerai d’ailleurs quelques tutos afin de mettre en place telle ou telle solution serveur avec webmin. Ça vous intéresse?