Je vais essayer de vous faire vivre l'année littéraire à travers une revue de presse permanente, dans laquelle je compte bien glisser mon grain de sel quand j'aurai lu les livres dont il sera question - non, je ne suis pas du même avis que tous mes confrères.
On commence tout de suite.
Il argumente: la première et la dernière phrase sont comparées dans le détail. La version de Julie Wolkenstein (chez P.O.L., parution le 5 janvier) est, c’est vrai, et dans les deux cas, faiblarde ou plutôt laborieuse, par rapport à celle qu’il cite. Au fait, laquelle cite-t-il? Victor Llona a été le premier traducteur de Gatsby le magnifique, dont Jacques Tournier a donné, déjà, une deuxième version plus tard. Sur ce point, Frédéric Beigbeder nous laisse un peu sur notre faim quand il écrit: «Nous avons avec ce roman des habitudes de vieux garçon, les textes de Jacques Tournier et Victor Llona nous rappelaient notre jeunesse». N’y avait-il pas de différences entre eux? Un point à creuser…
Au moins, sur le titre, Tournier n’avait rien changé à Llona. Tandis que Julie Wolkenstein se contente d’un sobre Gatsby dans lequel Frédéric Beigbeder voit «un crime de lèse-majesté intolérable». Proposant d’autres traductions de l’adjectif manquant, d’ailleurs plutôt moins bonnes que «le magnifique».
L’auteur de l’article aimerait bien avoir lancé avec celui-ci la première polémique de 2011: «Il me semble que je ne vais pas être le seul à pousser des cris d’orfraie analogues à ceux d’une «flapper» simulant un orgasme pour quelques colliers de chez Tiffany. Son exercice parfaitement vain (refaire un travail déjà fait, en moins bien) nous rappelle ce principe de base : pour être un bon traducteur, il faut d’abord être un bon écrivain.»