Décider, c’est faire un unique choix, parmi x alternatives, en éliminant toutes les autres. C’est l’instant t où vous prenez un chemin précis et mettez le pied en avant pour faire le premier pas dessus. C’est le moment crucial où vous posez une pierre à tel endroit, et pas à tel autre, pour avoir le droit de vous empresser d’aller chercher la deuxième et décider où vous allez la mettre.
Or être celui qui décide est un rôle paraît-il envié : il y a toujours beaucoup de gens qui aimeraient bien décider, eux aussi.
En particulier après. Pour vous conseiller la prochaine fois de poser la pierre ici plutôt que là – elle tiendrait mieux – … Ou vous reprocher d’avoir pris tel chemin, et pas tel autre… il est plus vert…
Car au départ, ils ne sont pas toujours si nombreux : quand rien n’est encore fait, que tout est à faire, et qu’il faut mettre un pied devant l’autre. Ou laborieusement empiler les cailloux en un espèce de machin instable qui ferait fuir n’importe quel lézard amateur de vieilles pierres.
Décider, ce n’est pas juste « avoir des idées » ou « donner son avis » : c’est déjà le début de l’action. Quand vous faites quelque chose, cela vous donne implicitement, forcément, une faculté de décider. Ce que vous allez faire, et comment vous allez le faire.