1095
Si souvent tu avais confié les clefs de ton âme
Croyant en la franchise d’un cœur tendre
.
L’amour dormait devant ta porte
Attendri tu l’accueillais
Lui préparais un trousseau
Y accrochais la plus belle
.
Puis
Très vite tes larmes en faisait office
Au firmament des douleurs
.
Tu reprenais ton baluchon
Fermais derrière toi la porte des souvenirs
Dormais à la belle étoile
Au bord d’autoroutes aveugles
.
Sous des ponts d’infortune
Tu rejoignais la longue cohorte
Des déchus de l’espérance
.
Il ne te restait rien
Pas même un papier prouvant tonidentité
Tu étais de cette procession
Que font les exilés
Lorsqu’ils cherchent pain et amour
Verre d’amitié où déposer leurs lèvres sèches
*
Dans un monde en guerre contre lui-même
Tu sais n’avoir rien à gagner
Ou à perdre
.
Il ne te reste que cette parcelle de broussaille
Où tu aménages ton trou vers le ciel
Pour juste respirer un peu
.
Manosque, 4 décembre 2010
©CopyrightDepot.co 000455677