Etat chronique de poésie 1095

Publié le 03 janvier 2011 par Xavierlaine081

1095 

Si souvent tu avais confié les clefs de ton âme 

Croyant en la franchise d’un cœur tendre 

L’amour dormait devant ta porte 

Attendri tu l’accueillais 

Lui préparais un trousseau 

Y accrochais la plus belle

Puis 

Très vite tes larmes en faisait office 

Au firmament des douleurs

Tu reprenais ton baluchon 

Fermais derrière toi la porte des souvenirs 

Dormais à la belle étoile 

Au bord d’autoroutes aveugles 

Sous des ponts d’infortune 

Tu rejoignais la longue cohorte

Des déchus de l’espérance 

Il ne te restait rien 

Pas même un papier prouvant tonidentité 

Tu étais de cette procession 

Que font les exilés 

Lorsqu’ils cherchent pain et amour 

Verre d’amitié où déposer leurs lèvres sèches

Dans un monde en guerre contre lui-même 

Tu sais n’avoir rien à gagner 

Ou à perdre 

Il ne te reste que cette parcelle de broussaille

Où tu aménages ton trou vers le ciel 

Pour juste respirer un peu 

Manosque, 4 décembre 2010 

©CopyrightDepot.co 000455677