LE PRINCE BLEU.
Au titre des eaux bleues du port je sacrifiais le prince venu du Sud à pied. Je plantais d’une seule main au cœur du dieu déchu le poignard de la foule. Celle aux jupes d’obsidienne qui engendra le point d’aube avant le meurtre rituel consacré à la nuit. A la montée, des chansons murmurées que l’on connaît à peine, les guerriers aux pieds d’or, les peintures rituelles. Je détourne les yeux de leurs incantations. Là où les neufs cieux se rejoignent, l’Est blanc venu à ma rencontre, il remonte une très ancienne salissure. Celui par qui tous cherchaient la cause unique, le dieu agenouillé sur la grande pyramide érigée de neufs corps, le totem représentant la pluie. Celui qui ne naîtra pas vous salue par la brume du matin. Du ventre de la déesse-terre, la très ancienne, le Tezcatlipoca dans son manteau nocturne s’en retourne vers le Nord. Sous le masque en peau de tigre, la chair du soleil plantée entre les dents. Là où surgissent les ombres blanches fonder la ville. Dans le livre des jours c’était écrit, mais ce n’est point ce qui se murmurait dans les replis saumâtres aux portes de la mer
Extrait de Quelque part, entre lune et volcan, à paraître