Magazine Société
Une double négation ayant valeur positive, l’ex « ni pute ni soumise » de Fadela Amara résonne comme un aveu.
« Ni dieu ni maître » aussi, me direz-vous… Eh bien, justement, ce nini peau de chien à la baston, il serait temps de l’envoyer au cimetière de tous ces slogans qui empoisonnent le sens, font écran à l’avenir et résonnent comme l’ inutilité du passé : Car, avouons-le, les millions de morts des guerres napoléoniennes, de la 14-18 et de la dernière, n’auront changé la face de l’histoire que de ceux-là qui en ont souffert, de ceux si nombreux que l'Histoire broya, mais aussi des quelques-uns qui en ont profité.
Bien sûr nous avons gagné, cocorico ! Mais les vrais vainqueurs ? USA, bien sûr ! mais aussi, les soit disant vaincus ! Allemagne, Japon !
Y’avait donc pas de quoi en faire un fromage. Nazis, collabos, résistants, staliniens, héros d’un camp ou de l’autre, écervelés d’ici et d’ailleurs…
Bon, je m’égare.
Il est vrai que ma lecture récente du « Voyage » de Céline suffit à bien décaper les illusions, le cirage, le mensonge… à commencer par la sottise de ceux qui voient chez cet écrivain autre chose que le cri d’un homme qui a dit non à la boucherie humaine, non, à tous les mensonges, non jusqu’à l’excès, quelles qu’en soient les conséquences. Vive Céline !
Pour en revenir à la Fadela, la résistante des banlieues, la Jean Moulin de la Seine Saint Denis, elle l’a eu sa grande victoire, sa lutte finale, sa der de der, son sable chaud de légionnaire d’honneur perdu… : Car elle, elle ne fut pas "insoumise" au point de ne pas accepter sa tranche de rosette –non pas la charcuterie lyonnaise – mais la vraie, garantie sans porc et 100% hallal sur la boutonnière... Non pas bien sûr pour les vertus de son engagement politique qui restera un exemple de gesticulation sans effet mais pour la vantardise d’une gouailleuse banlieusarde ripolinée à la sauce Neuilly.
La mère Boutin, quant à elle, fut récompensée pour un rapport inutile mais commandé à grands frais. Elle eut donc droit à la même breloque pour se faire pardonner des logements indus et des doubles salaires qu’elle n’avait acceptés que par charité chrétienne et pour ne point commettre péché d’orgueil vis-à-vis de son maître. Un petit tour dans le confessionnal ou dans la niche et elle revient. Elle ira loin avec son petit ruban rouge! Tout droit au paradis !
Quant à Charasse, il ne la suivra pas : il avait refusé d’entrer dans une église même pour les obsèques de Mitterrand!Il faut dire que quand le maître est mort, le chien peut se lâcher. Que de Judas derrière Dieu ! Dieu n'est pas un fumeur de Havane mais son roquet, oui. Et quelle belle carrière pour celui qui payait toujours cash afin ne pas laisser trace de ses dépenses. Une vraie lessiveuse cet homme, à moins qu’il n’ait grandi dans une caisse noire ! « C’est une habitude prise pendant la résistance… » se justifiait-il. Résistant ! Prenez une loupe pour lire sa biographie. L’Histoire n’est qu’une mythologie pour gogos.
La vérité ce ne sont que ces pauvres gars dans les mines, dans les champs de labour ou les champs de bataille. Contraints d'être ici ou là. Vos héros ne furent que de la viande qu'on envoya à l'abattage pour l'esclave et à l'abattoir pour leurs maîtres. Aujourd’hui, merci, l’Histoire est plus propre, elle est subventionnée par les marchands de lessive à la télévision. On se la ressort en tricolore, entre notables le 11 novembre, entre deux rots , un pet et quelques trémolos pour se croire importants...
Donc Charasse, notre médaillé du jour, mais hier avare au point d’embaucher son épouse comme attachée parlementaire alors qu’elle têtait de l’Education Nationale. Copinage et magouillage sont les deux mamelles de la France et Marianne est une bonne mère nourricière pour ceux-là qui la traient jusqu’à la dernière goutte !
Alors, si vous les voyez passer, ces héros inutiles, ces braves officiers qui envoyèrent de pauvres gars laisser leurs tripes dans des tranchées, ces grands de la Patrie, ces Amera, ces Boutin, ces Charasse,ces bons à rien, si vous les voyez dans le long sillage de ces légions d’horreur et de ces sillons abreuvés du sang coagulé d’une République disparue, si vous les voyez plastronnant sous le poids puant de ces décorations grand guignolesques, brandissez la vôtre : votre fierté, votre doigt d’honneur !