Encore une comédie romantique et son éternelle histoire d’amour. Une tradition aux États-Unis. La preuve : pour son premier film, Philip Seymour Hoffman ne déroge pas à la règle. Le résultat est plutôt décevant.
Un bon acteur ne sauve pas un film. Pas même la vedette oscarisée de Truman Capote, Philip Seymour Hoffman. Pour preuve, à travers l’adaptation d’une pièce de théâtre intitulée Jack Goes Boating, il reprend le sujet ô combien déjà exploité de la réinsertion sociale. Cette fois-ci, notre homme endosse l’identité de Jack, chauffeur de limousine à la ramasse. En manque d’amour et à la recherche d’une vie sociale un peu plus riche, il passe le plus clair de son temps avec son ami Clyde et sa femme Lucy. Des remèdes pour cette vie malheureuse. Pourtant, il va apprendre peu à peu à nager, à aimer et même à cuisiner. Tout ça pour Connie, une femme discrète, dégotée par le couple. Névrosée et fragile, elle aussi a besoin d’amour. Alors quand tout va mal, on passe “Rivers of Babylon”, ce vieil air des années 80. Et tout s’apaise comme par magie. Nos deux asociaux se rapprochent tandis que Clyde et Lucy se perdent peu à peu. Philip Seymour Hoffman joue de ce croisement comme si le changement n’était que hasard de la vie. La roue tourne.
Problème : plombée par une une mise en scène paresseuse, l’histoire manque d’envergure. On reste à la surface d’un film qui collectionne les maladresses. Dans Rendez-vous l’été prochain, le plongeon dans la piscine du héros est une métaphore de la vie : il faut plonger pour apprendre à nager et risquer de vivre. Une morale bien dérisoire pour un film poussif. Mais ce n’est pas tout, Philip Seymour Hoffman choisit un créneau : jouer sur des émotions faciles, un procédé typique des comédies romantiques. On se croirait alors dans ces séries mélo faites pour pleurer dans les chaumières. Et puis il y a ces méditations existentielles récurrentes : comment accepter son corps (surtout quand on est obèse) ? Quel est la place d’un homme dans un groupe social ? Des questions se voulant trop profondes pour êtres traitées avec amateurisme. En résumé : un premier film redondant.
Malgré quelques belles scènes, Rendez-vous l’été prochain manque cruellement de vigueur. On regrette notre bon vieux Woody Allen et son humour potache.
En salles le 29 décembre 2010
Crédits photos : © Le Pacte