L’année 2011 commence pour moi avec la découverte d’une nouvelle pépite folk : Carolina Story. Détrompez-vous il ne s’agit pas d’une jeune fille qui chante toute seule, mais d’un couple. Un mari et une femme qui mèlent leurs voix et leurs guitares pour le plus grand bonheur de nos oreilles. Leur premier album s’appelle When The River Met The Sea, et il s’écoute d’une traite, assis dans un moelleux canapé, avec un chocolat chaud dans les mains. Les paupières closes tu te laisse vaquer ton imagination. Moi, quand j’ai fermé mes yeux, et je me suis vue alors dans l’une de ses granges américaines, allongée dans la paille, les cheveux en bataille, mais le sourire aux lèvres. Carolina Story s’est un duo folk dans la plus pure tradition américana. La guitare est omni-présente et ce qui compte ce sont les paroles, parce que Ben et Emily racontent de petites histoires : ils se glissent dans la peau d’Adam et Eve et te racontent alors ils ont cédé à la tentation (« Apple »), ils nous font part de leurs doutes et leurs mensonges sur un air country-folk (« Cheers To loving Me« ), ils expliquent aussi combien ils se sentent proche de la Terre, leur terre, et voudraient vivre leurs aventures en mode into The Wild (« Earthbound »).
Etrangement, à l’écoute de When The River Met The Sea, on se sent comme apaisé. Peut-être est-ce le résultat de ce mélange des voix : la puissance de celle de Ben et la fragilité de celle d’Emily posées sur des compositions aux accords romantiques et mélancoliques. Non bien sûr, cet album n’est pas un album qui transpirent la joie et la bonne humeur, mais écouter les gens parler de leur bonheur et chanter que tout va bien sur Terre est-ce que ça nous intéresserait ? On est touché par « This Hell I’ve Calling Home », et quand Ben chante « so long I’ve been sitting and waiting, for some sort of transportation, to carry me far from this hell I’ve been calling home« , ça nous parle. Qui n’a jamais eu envie de prendre ses jambes à son cou, et partir loin très loin ?
Un sourire niais éclaire notre visage quand on écoute « When The River Met The Sea », une sorte de jolie petite berçeuse qu’on chanterait encore et encore. Parfois, un harmonica se fait entendre et une batterie accompagne la guitare folk, donnant une teinte plus country aux compositions comme « Hey There Mr Smith », ou encore « Planes Overhead« .
S’il fallait rapprocher Carolina Story à un autre duo mixte, indéniablement je serais tentée de dire c’est un peu comme Angus & Julia Stone, ou chez nous Pristine Grey. Comme eux, les deux américains de l’Arcansas distille une folk tantôt épurée, tantôt plus rythmée. Mais, s’il fallait retenir une chose de ce remarquable premier album c’est que l’américana de The Carolina Story est de ceux qu’on écoute encore et encore sans jamais se lasser.