(Photo LOF - nouvelle adresse de l'Atrio de Càceres)
L’Atrio, Relais & Châteaux (3 fourchettes noires 2 étoiles Michelin dans les anciens locaux), à Càceres, vient d'emménager au centre de la vieille ville (39° 28’ 22.76 N - 6° 22’ 17.11 W).
Le nouveau cadre est magnifique, nous y sommes allés pour la fin d'année.
José Antonio Polo Criado a mis 8 ans pour réaliser son hôtel restaurant de rêve.
Une parfaite réussite.
Le plus étonnant est que sous une présentation très actuelle (« Un clásico moderno » ), l’Atrio est fidèle à de merveilleuses valeurs classiques.
Le bâtiment, sous une enveloppe XVI°, est totalement moderne, dans des matériaux beaux, décoré d’originaux des peintres de la fin XX°, autour d’un atrium-jardin aux végétaux locaux superbes (Càceres grace à la Fundación Helga de Alvear est devenue un haut lieu de l'art de la fin XX°).
Tous les détails sont travaillés pour le confort : les lumières, les vues, les sièges, l'hygiène, l’acoustique de la salle de restaurant est parfaite, on n’entend pas les conversations des tables voisines (rare en Espagne).
Il faut demander les tables n° 7 ou 8 quand on réserve, elles ont vue sur la cuisine, on suit la maîtrise de Juan Antonio Perez Pozo (Toño Perez) et de son équipe, jeune et locale, c'est un des 5 meilleurs grands chefs espagnols.
Ces attentions pour le bien être sont permanentes, on est reçu comme chez des amis, jamais de façon prétentieuse.
(Photo LOF - Pimiento choricero = poivron séché sur feu de bois. Première question du maître d’hôtel : avez vous des intolérances ou des interdits alimentaires ? (quelle merveilleuse question [je suis allergique aux capsaïcinoïdes et je n'en pas trouvé la trace dans mes assiettes au pays du poivron de la Vera] ).
Pendant le repas le chef Toño Perez nous demande si nous souhaitons un service plus lent ou plus rapide (la respiration entre les plats était parfaite, il n'y avait rien à dire), cette question qu'on ne nous avait jamais posée montre bien l'attention au bonheur des convives.
Ce restaurant est connu pour son incroyable et richissime cave, réaménagée en rond remarquablement bien éclairée, avec une pièce spéciale, - porte dorée - pour la collection unique de Château Yquem.
Il faut demander à la visiter, c’est un lieu sacré, sans doute unique au monde par les grandes bouteilles qu'on peut y voir.
La cuisine est comme le reste, actuelle de forme, strictement classique pour le vocabulaire de saveurs, travaillée sur les jeux de textures.
L’esthétique de l'assiette est contemporaine, la vaisselle d'une pureté parfaite.
(Photo LOF - la forme est actuelle, japonisante, esthétique, le fond est un vocabulaire de saveurs classiques et locales )
Les menus respectent strictement l’ordonnance d’un repas classique des entrées au désert.
Ceci permet d’accorder la cuisine et les vins : le savoir de José Antonio Polo Criado (refuser le livre de cave, un volume complet et demander son aide).
Dans son cadre nouveau, il s’agit d’une table exceptionnelle qui va conforter la place éminente de l’Espagne dans la gastronomie mondiale d’aujourd’hui.
Un vrai bon bonheur (menu dégustation à 105 € ) que nous n'avions pas connu depuis bien longtemps .
(Photo LOF - la carte de l'Atrio avec Toño Perez)