Téléréalité : où est vraiment la réalité?
La décennie a commencé avec la téléréalité et s'achève avec la téléréalité. Il y a dix ans déjà, c'étaient Loft Story et Koh Lanta qui faisaient leur apparition dans le paysage audiovisuel. Depuis, chaque année a amené son lot d'émissions, pour le meilleur (Nouvelle Star qui s'est arrêtée cette année) et pour le pire (L'île de la tentation). Mais c'est surtout l'impression d'une télé-poubelle qui s'est développée avec ces candidats exhibitionistes ne sachant pas aligner deux mots de français sans faire une faute. Un doux reflet de notre pays? Est-ce vraiment ça la réalité? Cette année, le constat est encore dramatique et pour cela, remercions TF1. Si Secret Story a atteint des sommets de médiocrité, sauvée in-extremis du néant total par son gagnant Benoît, c'est surtout sa dernière production Qui veut épouser mon fils? qui aura marqué cette fin d'année. Outrageusement vulgaire et bête, on en venait à se demander si tout cela n'était pas scénarisé à l'instar d'autres programmes du genre. Mais face au succès (!) que Qui veut épouser mon fils? a rencontré, il y a fort à croire qu'elle reviendra en 2011. Comme quoi, quatre ans après les célèbres propose de Patrick Le Lay, TF1 vend toujours plus de "temps de cerveau disponible" à Coca Cola.
Politique people et scandales: la vraie téléréalité?
Mais la télévision et les média en général ne sont pas seulement satisfaits d'illustres inconnus créateurs d'un buzz aussi fulgurant que bref puisque la sphère politique a une nouvelle fois été le théâtre d'une série d'événements passionnants, dignes des meilleures séries américaines. Nous pouvons ainsi penser à l'affaire Clearstream qui a longuement fait débattre et a passionné les commentateurs. Mais en matière d'affaires louches et de gros mensonges, il a fallu attendre Eric Woerth, feu-ministre du budget. En effet, l'homme s'est retrouvé sérieusement impliqué dans l'enquête entourant la famille Bettencourt. Résultat, le ministre a dû laisser sa place lors d'un remaniement gouvernemental quasi-fictif et risque bien d'être inculpé. Ce ne serait pas une première cette année puisque Brice Hortefeux s'est vu doublement condamné pour propos racistes. Pendant ce temps, alors que Rachida Dati confondait inflation avec fellation et que le même Brice Hortefeux parlait d'empreintes "génitales" sur le passeport, le Président continuait sa dégringolade dans les sondages d'opinions, atteignant des plus bas historiques. De quoi laisser présager le retour en force des extrêmes, Marine est aux à gué, et la déferlante médiatique autour du Sauveur venu d'Outre-Atlantique, DSK.
A suivre...