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La commission électorale réfute les accusations de Gbagbo (vidéo)

Publié le 02 janvier 2011 par Africahit

Deux responsables de la Commission électorale indépendante (CEI) de Côte d'Ivoire, dont son président Youssouf Bakayoko, ont rejeté vendredi à Paris les accusations de fraude et d'irrégularités du camp de Laurent Gbagbo dans la proclamation des résultats de l'élection du 28 novembre.

"Personne ne nous a dit que les calculs que nous avons faits étaient entachés d'irrégularités", a déclaré Youssouf Bakayoko, lors d'une conférence de presse avec son porte-parole Yacouba Bamba, assurant en particulier avoir respecté les délais de transmission des résultats, favorables à Alassane Ouattara, l'adversaire de Laurent Gbagbo.

Le président de la commission électorale rejetait ainsi l'une des accusations avancées par le camp Gbagbo qui soulignait que cette proclamation n'était pas valide, car hors délai, et qu'il revenait alors au Conseil constitutionnel d'annoncer le vainqueur du scrutin.

Il a expliqué que la CEI avait "trois jours pour transmettre" les résultats sous enveloppes à différentes autorités, "ce que nous avons fait". "La notion d'heure limite pour annoncer les résultats est une interprétation abusive de la loi", a-t-il dit.

Le président sortant Gbagbo a accusé le président de la CEI non seulement d'avoir proclamé le résultat des élections le 2 décembre après le délai légal, mais aussi de l'avoir fait sous l'influence des ambassadeurs de France et des Etats-Unis.

Youssouf BAKAYOKO et président de la CEI et BAMBA Yacouba son porte parole.

"Ils sont allé chercher Youssouf Bakayoko, le président de la Commission électorale indépendante, pour le conduire à l'hôtel du Golf qui est le quartier général de mon adversaire", a affirmé cette semaine Laurent Gbagbo à des journaux français.

"Nous avons cherché un endroit sécurisé pour proclamer les résultats", s'est justifié M. Bakayoko, tandis que M. Bamba relevait que "les conditions n'étaient plus réunies pour les proclamer au siège de la CEI, transformé en véritable camp militaire".

Yacouba Bamba a écarté, de son côté, toute négociation entre les deux camps pour sortir de l'impasse.

"Des négociations ont eu lieu avant le scrutin (....) On a eu trop de négociations. C'était pour nous permettre d'avoir des élections justes et équitables. Maintenant quelle négociation peut-il y avoir ?", a-t-il demandé.

"Notre message aux Ivoiriens est de garder patience. Les Ivoiriens se sont exprimés dans les urnes. Il faut que la volonté du peuple soit respectée", a-t-il souligné.

"Nous n'avons pas l'occasion de communiquer avec les Ivoiriens par la radio télévision nationale. A l'étranger, on peut donner notre version des faits sur le scrutin", a-t-il expliqué.

Le responsable de la CEI a montré un procès-verbal de la région de la vallée du Bandama, dont le chef-lieu est Bouaké et dont il était le superviseur, signé par les représentants des deux candidats.

Selon lui, les rapports des préfets de ces régions favorables à Alassane Ouattara ne "font pas état de morts ni d'urnes emportées contrairement à d'autres régions de l'ouest du pays, où il y a eu des morts et des urnes cassées et emportées". "Pourquoi, dans des régions favorables à un candidat, estime-t-on devoir éliminer des voix", a-t-il interrogé.

Alassane Ouattara a été déclaré par la CEI vainqueur de l'élection présidentielle, ainsi que par la communauté internationale. Mais le Conseil constitutionnel a proclamé M. Gbagbo élu, invalidant les résultats de la CEI et estimant que des fraudes s'étaient produites dans le nord.


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