C’est que le temps des fêtes, c’est beaucoup plus des fêtes que du temps. Conclusion, je n’ai pas manqué de fêtes mais de temps. Et ça parait ici. Je voulais pourtant ! Les plus observateurs auront remarqué que j’ai terminé « Le Cafard » depuis presque trois semaines. On a beau se dire que dans le temps des fêtes, la vie continue, je n’avais pas le goût de parler de ce roman assez cafardeux en plein temps de réjouissance et d'insouciance.
On apprécie la lumière en ces jours où elle se fait rare à éclairer notre sol. Assez, que je finis par me faire croire que les lumières de Noël sont juste là pour éclairer ces derniers sombres jours. Pourtant, je n’en installe pas autour de ma maison, mais à Eastman, du haut de mon sommet, on s’éclaire à l’étoile.
Je suis une femme de bilan. Je suis attirée vers ces listes qui nous aident, par des chiffres et des mots, à voir plus clair. Des chiffres qui projettent un faisceau lumineux vers l’avant, l’idée étant de savoir où l’on va poser les pieds, en 2011 par exemple. J’ai lu attentivement le bilan qu'a dressé Phil sur son blogue. J’en suis sortie admirative devant cet alignement de chiffres qui parlent. Admirative et envieuse un peu, j’étais confrontée ; quels sont mes chiffres à moi ?
J’ai fourragé un peu dans ma bibliothèque virtuelle ; quelles étaient mes lectures marquantes ? Certains titres bondissaient vers mes yeux, mais je devais aller vérifier ; est-ce que cette lecture est de 2010 ? Quand tu en es là, c’est que l'exercice sent le forcé. J’ai réalisé que des bilans, ça se préparent au fil des jours où tu t'es aménagé des tiroirs, triant au fur et à mesure. Je ne l'ai pas du tout fait. Peut-être que je devrais, je vais régler cette question en 2011. Mais en attendant, il me faut un bilan, entendez-vous, il me faut un bilan !
Il n’a pas été si difficile de trouver un semblant de bilan ressemblant plus à une conclusion : l’histoire me manque. Je réalise que je suis presque arrivée à l’étape de l'exaspération devant les histoires sans histoire. Je sais, ça mérite explication. Je fais allusion aux histoires nombrilistes où le « je » se contente de se relater. Un peu comme l’invité qui prend le plancher sans même laisser les autres s’exprimer, tout simplement parce qu’il ne sait pas qu’ils ont quelque chose à dire. Je me sais pas fabuleusement claire en ce moment, l'idée avancée mériterait une thèse ou une démonstration à tout le moins. Je tenterais d'y faire allusion quand un tel roman (de plus en plus !) me tombera entre les mains.
Je ne désirais pourtant pas un bilan controverse, plutôt une mesure de mes besoins et élans pour continuer à avoir le goût de lire du fictif en 2011. En contrepoids, j’ai réalisé que la lecture plus « documentaire » me manque.
Voilà, c'est là que j'en suis en ce 01-01-11 qui part au galop.
Cette2011, emparez-vous d’elle, faites-en jour après jour une année qui vous ressemble, c’est mon souhait, en même temps que celui que vous continuiez de lire ... et de me lire !